Mais que font ces nanoparticules dans nos assiettes ?
L'ONG Agir pour l'environnement a fait analyser la présence de nanoparticules dans des produits alimentaires largement consommés. Les risques potentiels pour la santé sont encore mal connus, mais peuvent inquiéter.
Les nanoparticules sont maintenant présentes dans une myriade de produits couramment utilisés, que ce soit des vêtements, des peintures ou des carburants pour ne citer qu’eux. Le problème, c’est que l’on peut aussi les retrouver dans nos assiettes. Et que les étiquettes collées sur les produits alimentaires ne font pas mention de leur présence.
Du fait de leur extrême petite taille, elles peuvent s’installer dans le poumons, passer dans le sang.
Nanoparticules : les produits testés
1 milliardième de mètre, voilà leur taille. Autant dire qu’elles passent inaperçues où qu’elles se trouvent. Les 4 produits analysés sur demande d’Agir pour l’environnement par le très sérieux laboratoire national de métrologie et d’essais étaient les suivants : des biscuits chocolatés (LU), des chewing-gums (Malabar), une boîte de blanquette de veau (William Saurin) et un mélange d’épices pour guacamole de marque Carrefour.
La conclusion des tests est sans appel : les 4 produits contiennent des nanoparticules, et plus précisément du dioxyde de titane et du dioxyde de silicium. Elles proviennent, pour les premières, des adjuvants utilisés dans le blanchiment des aliments ou la modification de la teinte de leurs colorants. Le dioxyde de silicium a quant à lui pour origine la pratique consistant à fixer l’humidité, et empêcher l’agglomération des poudres.
Une toxicité encore mal évaluée
Si la pratique n’est pas nouvelle, l’ONG relève deux problèmes. Il faut savoir que depuis la fin 2014, l’Europe exige des industriels qu’ils fassent mention de la présence de nanoparticules, celles “présentant une ou plusieurs dimensions de l’ordre de 100 nanomètres ou moins”. L’instauration de cette obligation date de la fin 2015.
Et du côté sanitaire ? Comme en ce qui concerne l’impact sur l’environnement, leurs effets sont encore mal connus. Il y a 2 ans, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail concluait à la toxicité des nanomatériaux, leur taille leur permettant de se faufiler partout dans le corps. Dominique Gombert, directeur de l’évaluation des risques, déclarait : “Nous ne disons pas que tous les nanomatériaux sont dangereux. Les incertitudes restent grandes et les recherches doivent être poursuivies. Mais il existe suffisamment de données scientifiques pour pointer les risques de certains d’entre eux. Dans dix ans, il sera trop tard pour se poser la question de leur encadrement”.