Nancy : 2 bébés prématurés morts après un possible surdosage
Les deux bébés, considérés comme « grands-prématurés », ont perdu la vie presque simultanément.
Qu’est-ce qui a causé le décès brutal de 2 nouveau-nés prématurés le même jour à la maternité de Nancy (Lorraine) ? C’est pour répondre à cette question que le parquet vient d’ouvrir une information judiciaire contre X pour homicide involontaire selon nos confrères de l’Est Républicain.
Un état qui se dégrade soudainement
Les faits remontent au 25 avril dernier et se sont déroulés au service de réanimation néonatale de la maternité Adolphe-Pinard. Ce jour-là, 2 grands prématurés, une fillette aînée de triplée née à 29 semaines et un petit garçon, premier enfant de ses parents, sont morts subitement alors qu’ils étaient aux soins.
Comme le veut la procédure pour les naissances survenues très tôt dans la grossesse, les enfants avaient été placés sous couveuse et ils bénéficiaient d’une prise en charge spécifique. Mais en quelques heures, alors que leur état paraissait stable, les deux nourrissons ont perdu la vie presque simultanément après une dégradation très rapide de leurs constantes vitales.
Un traitement surdosé ?
Passé le choc, une enquête interne a été commandée pour déterminer les circonstances exactes du décès des deux bébés. Très rapidement, un médicament, le Phosphoneuros, semble particulièrement pointé du doigt. Ce traitement, administré en intraveineuse ou par voie orale, pourrait avoir fait l’objet d’un surdosage. « Un surdosage lié à une mauvaise, voire non-dilution dudit produit, se présente toutefois comme l’une des pistes sérieuses qui sont explorées par les enquêteurs du SRPJ de Nancy » selon les informations recueillies par nos confrères.
Deux juges d’instruction ont été saisis dans ce dossier et l’Agence régionale de santé (ARS) mène de son côté une enquête médico-administrative. L’enquête pourrait toutefois s’avérer longue et fastidieuse. En attendant, les autorités sanitaires nationales ont diffusé un message d’alerte sur le Phosphoneuros et le CHUR de Nancy a soumis ses personnels à des « exercices draconiens de calcul de doses ».
Depuis jeudi dernier, les membres du service concerné doivent porter un gilet fluo portant l’inscription « Ne pas déranger, préparation de médicaments », afin de sécuriser la chaîne de préparation et éviter les erreurs de dosage. Les salariés qui avaient la charge de ces traitements ont été placés en arrêt de travail, car fortement perturbés par cette affaire.