Mozambique : le mystère de la bière tueuse, enfin résolu
En janvier, une mystérieuse épidémie de morts dues à la consommation d'une bière locale faisait 75 morts. Aujourd'hui, la raison est connue, et il ne s'agit pas d'un acte criminel.
Plusieurs mois après les faits, le Mozambique a levé le voile sur l’origine des 75 morts dues à la consommation d’une bière traditionnelle. Jusqu’ici, une théorie tenait la corde, celle d’un acte délibéré, un empoisonnement criminel.
C’est le ministère de la santé de ce pays d’Afrique australe de quelque 26 millions d’habitants qui a finalement rendu ses conclusions, et dénoncé le coupable.
Une bactérie toxique dans la bière
La Pombe, tel est le nom de cette bière à base de farine de maïs, nous rapporte Le Monde. Le 9 janvier dernier, quelques centaines de personnes de retour d’un enterrement partagent un moment au marché de la ville de Chitima, au Nord-ouest du pays. Résultat des courses, 75 des 262 personnes tombées malades suite à la consommation de ce breuvage sont mortes en moins d’une semaine.
Plus de 10 mois après, donc, la conclusion de l’enquête est tombée, et c’est le le directeur de l’Institut de la santé qui en a fait l’annonce : “Cette farine s’est périmée lorsque son lieu de stockage a été inondé par de l’eau de pluie. Bien qu’elle ait été considérée comme impropre à la consommation directe, la population locale a jugé la farine adéquate pour produire de la Pombe”.
Un suspect avait été arrêté
Pourtant, la théorie criminelle tenait bien la route, selon les autorités qui avaient même procédé à l’interpellation d’un suspect. L’arrestation du frère de la brasseuse n’avait pas été suivie de poursuites. En ce qui concerne le produit utilisé, les spécialistes avaient privilégie une plante prisée des sorciers locaux.
La réponse est finalement venue d’un laboratoire américain qui a analysé les échantillons de farine de maïs. La bactérie mise en cause (Burkholderia gladioli) avait eu le temps de produire énormément de toxines, provoquant diarrhées et douleurs au ventre. “Il existe des cas similaires d’intoxication par les toxines produites par Burkholderia gladioli en Asie, principalement en Indonésie et en Chine. Mais cela reste des occurrences relativement rares”, a conclu le directeur Ilesh Iani.