Motion de censure Nupes votée par le RN : le clan Macron ironise
Après que Marine Le Pen a, à la surprise générale, apporté son soutien à la motion de censure de la Nupes, c'est une "alliance contre-nature" qui est dénoncée.
C’est peu dire que le coup politique de Marine Le Pen a créé un vent de surprise. Dans l’après-midi de lundi, elle prenait la parole à l’Assemblée nationale pour faire savoir que le groupe Rassemblement National allait voter la motion de censure du groupe Nupes concernant la première partie du projet de loi de finances (PLF).
Le groupe Les Républicains avait le salut du gouvernement entre ses mains : la motion a en effet été rejetée avec 239 votes sur les 289 nécessaires.
Une “alliance contre-nature”
Aurore Bergé, à la tête du groupe Renaissance, a lancé depuis la tribune, et s’adressant au RN et à la Nupes : “Soit vous êtes une majorité et dites aux Français (…) que vous seriez prêts à gouverner ensemble (…) ou admettez qu’il n’y a pas de majorité alternative à la majorité présidentielle”.
Elisabeth Borne prend alors sa place, fustigeant quant à elle une “alliance contre-nature” des oppositions. Via Twitter cette fois, Sacha Houlié, président de la Commission des Lois et élu Renaissance de la Vienne s’interroge, ironique : “Et bientôt le programme commun” ?
Un “bateau Nupes en pleine dérive”
Côté Nupes, toujours sur Twitter, Jean-Luc Mélenchon voit tout naturellement les choses autrement : “La droite sauve le gouvernement de justesse. Il manquait 50 voix pour éjecter le gouvernement. Nous sommes prêts pour la relève”.
Le porte-parole et ancien ministre de la Santé Olivier Véran lâche : “Ce qui s’est passé ce soir, cette alliance que vous ne reniez pas, est grave. Il est temps que la gauche républicaine, socialiste, écologiste, se ressaisisse et quitte un bateau Nupes en pleine dérive”.
Les réactions à gauche
Avant le vote, le chef de file des élus PS Boris Vallaud prévenait : “Nous ne voterons jamais de majorité avec le Rassemblement national et nous ne voterons jamais de motion de censure de l’extrême droite”.
Et Benjamin Lucas, député écologiste des Yvelines, de balayer la raillerie de Marlène Schiappa, laquelle critiquait le PS qui, “jadis (…] fut un grand parti qui défendait des grands principes” :
La macronie oublie bien vite et avec une malhonnêteté intellectuelle d’une rare ampleur le barrage républicain qui l’a conduite et reconduite au pouvoir. Un peu de décence, de dignité, de sens de la République !
Le Pen et le RN qui votent la motion de censure de la NUPES au nom de « l’urgence de l’alternance ».
Et bientôt le programme commun ?
— Sacha Houlié (@SachaHoulie) October 24, 2022