Morbihan : la “gourou” en cavale de la “Ferme des deux soleils” interpellée
Jeudi, les gendarmes ont interpellé Luce B. à son domicile, dans le Morbihan. Cette femme, considérée telle une "gourou", était recherchée après ne s'être pas présentée à son procès en octobre dernier, où elle avait été condamnée à 5 ans de prison ferme.
La cavale de Luce B., qui aura duré près de trois mois, a pris fin jeudi. Celle qui est considérée telle une “gourou” a ainsi été interpellée à son domicile de Mauron (Morbihan), dans les environs de la forêt de Brocéliande où elle avait ouvert un gîte.
Le 25 octobre dernier, rappellent nos confrères du Parisien, cette femme d’une cinquantaine d’années avait été condamnée à 5 ans de prison ferme pour “travail dissimulé” et “abus frauduleux de la faiblesse d’une personne”. Une sentence rendue en l’absence de la prévenue, qui demeurait depuis introuvable.
La “gourou” d’une secte employait des personnes sans les rémunérer
Il était reproché à Luce B. d’avoir employé, entre 2009 et 2012, une vingtaine de personnes dans sa ferme thérapeutique de Sevrance (Haute-Saône) sans leur offrir la moindre rémunération. Mais la “Ferme des deux soleils” cachait bien davantage.
Jean-François Parietti, procureur qui était en poste à Vesoul au moment de l’enquête, avait ainsi alors indiqué que “les investigations ont permis d’associer les agissements du groupe à des dérives sectaires fondées sur la manipulation mentale et centrées autour d’une seule personne”.
“Elle nous a détruits, on aurait pu aller au suicide collectif”
En plus de ne pas payer ses employés, Luce B. facturait également des thérapies à plusieurs d’entre eux. Des adeptes chez qui elle aurait développé un sentiment de culpabilité au point de leur demander de se “purifier”. Pendant le procès, l’une des victimes avait évoqué une manipulation mentale poussée à l’extrême : “Elle nous a détruits, on aurait pu aller au suicide collectif”.
Les gendarmes ont souligné que l’interpellation de la mise en cause “s’est bien passée”. Cette quinquagénaire aura également à s’acquitter du versement de 800.000 euros auprès de quinze parties civiles au titre de leurs préjudices moraux, matériels et frais d’avocat respectifs. Ont aussi été ordonnées la fermeture de la ferme en question et la saisie des scellés de la “gourou”.