Mondial 2022-Qatar : Vinci visé par une plainte pour “travail forcé” et “traite des êtres humains”
L'ONG Sherpa se base sur de nouveaux témoignages; Vinci "réfute toutes les allégations".
Une nouvelle plainte a été déposée jeudi par l’ONG à l’encontre de Vinci dans le cadre des travaux de construction visant à accueillir le Mondial 2022 au Qatar.
Dans son communiqué, Sherpa indique qu’elle est accompagnée dans cette démarche judiciaire du Comité contre l’Esclavage Moderne (CCEM) ainsi que de six anciens employés indiens et népalais.
De nouveaux éléments
Pour l’ONG, le groupe s’est rendu coupable de “travail forcé, réduction en servitude, traite des êtres humains, travail incompatible avec la dignité humaine, mise en danger délibérée, blessures involontaires et recel”.
Elle indique en outre que l’action en justice “fait suite à une enquête menée par Sherpa en Inde en septembre 2018 qui a permis de réunir de nouveaux éléments et témoignages qui viendraient confirmer la première enquête de l’ONG menée en 2014 au Qatar”.
Dans le communiqué, Sherpa dénonce les conditions de travail d’employés migrants qui “travailleraient, passeport confisqué, entre 66 et 77 heures par semaine, entassés dans des chambres exigües aux sanitaires insuffisants, percevant des rémunérations sans rapport avec le travail fourni, menacés de licenciement ou de renvoi dans leur pays en cas de revendications”. Pour un salaire minimum qui “correspond à moins de 2% du salaire moyen qatari”.
La défense de Vinci
La chaleur est aussi pointée du doigt. Marie-Laure Guislain, responsable du contentieux au sein de Sherpa déclaré à Europe1 : “Beaucoup décrivent des collègues qui sont tombés d’un coup d’une crise cardiaque, qu’on enregistre chez Vinci comme des morts naturelles”.
En mars 2015, une première plainte contre Vinci et sa filiale qatarie avait déjà été déposée, avant d’être classée sans suite.
Le géant du BTP a ainsi réagi à ce nouveau dépôt : “Vinci réfute, hier comme aujourd’hui, toutes les allégations de Sherpa”. Ajoutant que tous les employés ont “accès à un coffret sécurisé dans lequel ils peuvent stocker leur passeport et en disposer quand ils le désirent”.
Le groupe affirme en outre qu’“aucun accident grave lié à la chaleur” n’avait été observé et que les salariés disposent “d’une douche et toilettes pour quatre ouvriers sur la base-vie” du groupe au Qatar.