Migrants : des pays des Balkans mettent en place une ségrégation
Quatre pays des Balkans, par lesquels transitent les migrants en provenance de Grèce ou de Turquie, ont fermé hier, leurs frontières aux migrants ne provenant pas d'un pays en guerre, imposant une véritable ségrégation selon les nationalités.
Quatre pays des Balkans ont décidé de refuser l’accès à leur territoire à l’ensemble des demandeurs d’asile ne provenant pas de pays en guerre tels que la Syrie, l’Irak ou l’Afghanistan. Ces pays, qui n’accueillent pas les migrants mais ne sont que des voies d’accès vers le reste de l’Europe ont donc décidé de refouler les migrants économiques fuyants l’extrême pauvreté de leur pays.
Les voies d’accès des migrants vers l’Europe se ferment
La Serbie a décidé de refuser l’accès aux demandeurs d’asile ne provenant pas d’Irak, de Syrie ou d’Afghanistan, tout comme la Slovénie et la Croatie. La Croatie accepte cependant les migrants venant de Palestine. La Macédoine, quand à elle, refuse l’accès aux migrants venant du Soudan, du Maroc, du Congo, du Sri Lanka, du Pakistan et du Libéria.
Cette fermeture soudaine des frontières risque de créer un véritable chaos dans le corridor d’accès à l’Europe. La Serbie a part exemple forcé plusieurs centaines de migrants à retourner en Macédoine, mais la Macédoine refuse leur entrée, laissant les migrants entre les deux frontières. Le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR) a, pour sa part, indiqué qu’il n’avait pas été averti des changement et ne sait pas si ceux-ci sont temporaires ou permanents.
Des filtres de migrants qui risquent de créer de fortes tensions
En barrant la principale voie d’accès à l’Europe, les pays des Balkans ayant mis en place des filtres demandeurs d’asile selon leur nationalité, risquent de créer de très forte tensions auprès des centaines de milliers de migrants, hommes, femmes et enfants de tous âges qui s’apprêtent à prendre la route depuis la Grèce ou la Turquie.
Les ONG qui conjuguent leurs efforts sur tous les points de passage, en offrant nourriture et couvertures, risquent de voir la situation devenir dramatique surtout à l’approche de l’hiver. Désormais, seule la route passant par la Bulgarie puis la Roumanie et la Hongrie permet aux migrants entassés en Grèce et en Turquie de tenter leur chance en Europe. Si toutefois la Bulgarie décidait elle aussi de filtrer ses frontières, l’accès par la terre aux réfugiés serait alors impossible.