Migrants à Paris : Médecins Sans Frontières pour la fin du “harcèlement” et des “violences policières”
L'ONG Médecins Sans Frontières appelle dans un communiqué à la fin du "harcèlement" et des "violences policières" observées de manière systématique sur des migrants à Paris.
Le centre d’accueil de migrants ouvert en novembre dernier à Paris semble n’avoir plus aucune place de disponible, alors que la demande ne faiblit pas vraiment. Et même si l’hébergement ne dure qu’une poignée de jours avant une redirection vers d’autres structures d’accueil, un certain nombre de migrants décident de prendre leur mal en patience et de dormir non loin du bâtiment.
Il apparaît toutefois que depuis récemment, des patrouilles de police s’activent à toute heure de la journée ou de la nuit pour prévenir l’établissement de campements illégaux près du centre. Des opérations que l’organisation non gouvernementale (ONG) Médecins Sans Frontières (MSF) dénonce dans un communiqué daté de samedi dernier.
MSF dénonce des “pratiques inacceptables” sur des migrants
L’attitude des policiers, telle que décrite par MSF, tend ainsi à mettre en péril la vie des migrants :
“Les policiers harcèlent les migrants en leur confisquant leurs couvertures, utilisant parfois des gaz lacrymogènes pour les disperser, allant jusqu’à leur interdire de s’asseoir dans la file d’attente du centre humanitaire de la Chapelle où ils attendent une place d’hébergement. Ces pratiques inacceptables mettent en danger la vie des migrants : les équipes de Médecins Sans Frontières ont dû prendre en charge huit personnes proches de l’hypothermie.”
“Ce déni de réalité par la violence doit cesser”
Corinne Torre, coordinatrice de programmes pour Médecins Sans Frontières, appuie cet appel à davantage de considération pour des personnes devant, en plus de leurs difficultés sociales, affronter la dureté de la saison : “En plein cœur de l’hiver, les pouvoirs publics devraient être en mesure de fournir des places d’hébergement à tous les migrants, en urgence. Au lieu de quoi les forces de l’ordre confisquent leurs couvertures ou les obligent à rester debout dans la file d’attente du centre pendant des heures, dans une tentative dérisoire de soustraire cette population en détresse à la vue du public. Ce déni de réalité par la violence doit cesser”.