Metz : mise en examen de deux médecins après le décès d’un enfant en opération
Deux médecins ont été mis en examen en début de semaine suite à la mort d'un jeune garçon opéré à Metz pour une appendicite et décédé au CHU de Nancy après des complications.
Lundi, l’un des médecins qui avait opéré le jeune garçon a été auditionné puis mis en examen pour homicide involontaire. Le lendemain, un collègue qui avait lui aussi pris part à l’intervention chirurgicale aura également fait l’objet de la même décision de justice. Les faits remontent au 31 octobre 2014.
En ce jour, comme le rapportent nos confrères du Parisien, le jeune Corentin est admis à la clinique Claude-Bernard de Metz. Souffrant de maux de ventre, on lui diagnostique une appendicite pour une opération conduite le lendemain. Sauf que celle-ci aura été stoppée après que la pose d’un tube, généralement utilisé pour des cœlioscopies, aura provoqué un choc chez l’enfant.
Mort d’un enfant après neuf heures d’opération à Metz
L’intervention durera neuf heures et mobilisera sept médecins, avant que Corentin ne soit transféré en urgence au CHU de Nancy (Meurthe-et-Moselle), où il s’éteindra le lendemain. Me Lacoeuilhe, avocat du second praticien mis en examen dans cette affaire, est apparu réjoui de la tournure des évènements, son client ayant ainsi été interdit d’exercer pendant deux ans dont un avec sursis : “Nous sommes satisfaits car nous réclamions l’accès au dossier depuis des mois.” Et d’ajouter : “cette mise en examen est l’occasion pour mon client de s’exprimer. C’est une bonne chose”.
“Ce n’est pas anodin, une cœlioscopie”
Autre avocat impliqué dans le dossier, Me Roth relate que le médecin “s’est expliqué devant le juge sur les circonstances de son intervention, sur le temps perdu – 1h30 à 2h – avant que les anesthésistes fassent le tour des autres diagnostics puis ne détectent la lésion de l’aorte, donc l’hémorragie”.
Le magistrat poursuit en indiquant que “ce n’est pas anodin, une cœlioscopie. Il y a énormément d’accidents, de 100 à 150 par an. Dans ce cas, cela a pris des proportions qui deviennent déraisonnables : ce n’est pas toute la compétence d’un médecin qui est remise en cause à cause d’un accident”.