Ménopause : des effets potentiellement annihilés par des ovaires artificiels
Des chercheurs américains travaillent à rendre les effets de la ménopause nuls par le recours à des ovaires artificiels. De premières expériences conduites sur des rats ont déjà donné d'encourageants résultats.
La ménopause est un stade pouvant être redouté par les femmes approchant de la cinquantaine. Car cette période, signant l’arrêt de fonctionnement des ovaires et la fin de sécrétion des hormones sexuelles féminines, se traduit par des manifestations plus ou moins difficiles à supporter telles que des bouffées de chaleur, une prise de poids ou encore une ostéoporose.
Et s’il devenait possible d’empêcher ces effets secondaires ? Des scientifiques de l’institut de Wake Forest (Caroline du Nord, États-Unis) travaillent actuellement sur la question. Le problème pourrait ainsi être potentiellement résolu en implantant aux femmes ménopausées des ovaires artificiels élaborés en laboratoire.
Ovaires artificiels pour contrer la ménopause ? « Une révolution »
Dans des propos rapportés par Le Point, le professeur Philippe Touraine, à la tête du service endocrinologie et médecine de la reproduction de la Pitié-Salpêtrière, reconnaît la pertinence des recherches : « Ce travail est étonnant et innovant. C’est une reconstruction d’ovaires via un modèle adapté et optimal de sécrétion d’hormones. Cette ingénierie médicale est une révolution, il s’agit d’une création artificielle à partir de matériaux qui ne sont plus humains, et c’est un peu ça, la médecine de demain. »
De premières observations encourageantes sur des rats
Les chercheurs se sont appuyés sur l’ingénierie tissulaire pour concevoir ces ovaires artificiels, en premier lieu testés sur des rats. Deux types de cellules ont été sollicités : la granulosa et la cellule de la thèque, lesquelles ont été prélevées sur des rats femelles avant d’être cultivées en laboratoire.
Une semaine après avoir été implantés sur des cobayes, ces ovaires artificiels ont commencé à sécréter œstrogène et progestérone. Sont également apparues deux autres hormones naturelles apparemment impossibles à recréer via les traitements hormonaux de substitution actuels. Et si le tissu artificiel a délivré de meilleurs résultats sur les rats que les médicaments hormonaux classiques, les essais cliniques sur la femme ne sont pas toutefois encore à l’ordre du jour. En cause notamment, la délicate localisation des cellules humaines à prélever pour l’élaboration de ces « faux » ovaires.