Marseille : deux policiers de la BAC condamnés à du sursis pour violences
Mardi, deux policiers d'un BAC marseillais ont été condamnés à quatre et six mois de prison avec sursis pour des faits de violences observés en fin d'année dernière lors de l'interpellation d'un automobiliste.
Mardi, deux policiers d’une brigade anti-criminalité (BAC) de Marseille ont été condamnés à quatre et six mois de prison avec sursis. Ces hommes chacun âgés d’une trentaine d’années ont ainsi été reconnus coupables de violences lors de l’interpellation d’un automobiliste en décembre dernier.
Les faits, filmés par une caméra de surveillance, remontent à la nuit du 4 au 5 décembre 2017. Il est aux alentours de 3h30, relate 20 Minutes, et l’on voit un homme allongé sur le sol, face contre terre et menottes au poignet, être frappé par deux policiers.
Des policiers frappent un homme interpellé, expliquant qu’il était “très virulent”
Les fonctionnaires mis en cause n’ont pas nié les faits, mais les ont justifiés par la difficulté de maîtriser l’homme qui se trouvait face à eux : “Il était très virulent, et je lui mets un coup de pied pour qu’il arrête de bouger. Pour moi, c’est l’exercice légitime de la force, il fallait qu’il se calme”, a ainsi expliqué l’un des policiers.
Au final, l’homme aura reçu quatre coups de poing d’un policier et un coup de pied de l’autre. Il venait d’être interpellé pour conduite en état d’ébriété. On nous précise que les images ne permettent pas de confirmer ce motif.
Un faux procès-verbal d’interpellation révélé
L’automobiliste a raconté à la barre avoir été maintenu au sol vingt minutes durant et dans des conditions difficilement supportables : “J’essayais de me relever pour essayer de respirer et ils me disaient : ‘Ferme ta gu..le ! Reste là !'”
L’enquête de l’IGPN (Inspection générale de la police nationale) avait conclu à des “violences injustifiées” de la part des policiers, et un faux procès-verbal d’interpellation d’avoir également été révélé. La procureur Brigitte Lanfranchi, qui avait requis huit mois de prison avec sursis à l’encontre des prévenus, pourtant qualifiés de “bons policiers, bosseurs, pas des têtes brûlées”, a déclaré que “les policiers n’étaient pas dans une situation de danger qui aurait justifié un usage légitime de la violence”. Les fonctionnaires devront enfin verser 2.500 euros de dommages et intérêt à l’automobiliste.