Marseille : une octogénaire décède après avoir reçu une grenade lacrymogène chez elle
Dimanche, une octogénaire habitant dans le Ier arrondissement de Marseille est décédée à l'hôpital. La veille, elle avait reçu une grenade lacrymogène dans la figure, vraisemblablement dans le contexte des manifestations des gilets jaunes.
Si l’autopsie devrait dissiper cette zone d’ombre, pour l’heure, il semble que la femme de 80 ans admise samedi a l’hôpital de la Conception, à Marseille (Ve), a été victime d’un jet de grenade lacrymogène. Cette octogénaire, habitant dans le Ier arrondissement de la commune, s’est finalement éteinte le lendemain.
Mais dans quelques circonstances a-t-elle été sérieusement blessée ? Au moment des faits, écrit LCI, cette femme se trouvait chez elle, alors que juste devant son domicile situé au 4e étage, environ 300 personnes affrontaient les forces de l’ordre dans le contexte des manifestations des gilets jaunes.
Manifestation des gilets jaunes : elle reçoit une grenade lacrymogène en fermant ses volets
Me Salim Moussa, avocat d’une amie de la victime habitant juste en face, affirme que “la dame était en train de fermer ses volets pour éviter les fumées de bombes lacrymogènes et en a reçu une en pleine face”.
Une source judiciaire indique quant à elle que l’“on a retrouvé chez [l’octogénaire] des plots de grenades, éléments constitutifs des grenades utilisées par les forces de l’ordre”, et que “d’après les premiers éléments, la grenade aurait explosé en l’air”. On nous précise que ces plots sont issus de grenades lacrymogènes de type MP7 Cougar.
L’IGPN saisie du dossier
Le procureur de la République à Marseille Xavier Tarabeux estime cependant que la mort de l’octogénaire a vraisemblablement été causée “par un choc opératoire”. Me Moussa a d’ailleurs souligné la “santé fragile” de cette femme.
L’IGPN, soit la “police des polices”, a depuis été saisie pour que soient établies les circonstances et les causes exactes de ce drame et que, comme souhaité par Me Moussa, il soit déterminé “si c’est la bombe lacrymogène ou le traitement médical” qui a provoqué la mort. Laquelle, dans l’attente des conclusions de l’enquête, pourrait être la quatrième liée au mouvement des gilets jaunes.