Marseille : une lycéenne porte plainte pour violences et humiliations policières
À Marseille, une lycéenne de 15 ans a porté plainte pour des violences et des humiliations policières qu'elle aurait subies après son interpellation le 12 décembre dernier. Elle manifestait alors contre la proposition de loi de sécurité globale.
Mercredi matin à Marseille (Bouches-du-Rhône), une lycéenne de 15 ans a été placée en garde à vue pour “violences sur policier”. Or, elle avait déposé plainte pour des violences et des humiliations qu’elle aurait subies de la part des forces de l’ordre une dizaine de jours plus tôt. Le samedi 12 décembre dernier en fin d’après-midi et contre l’avis de sa mère, cette adolescente manifestait avec des camarades de classe contre la proposition de loi de sécurité globale.
Chargée par des policiers, une manifestante mineure se retrouve avec la mâchoire fracassée
Et alors que l’évènement prenait fin et que la foule se dispersait, rapporte Le Parisien, les policiers ont chargé pour faire partir les derniers manifestants. Parmi eux, l’adolescente de 15 ans et une amie également mineure. La mère de la première raconte la scène : “C’est une réaction logique, elle courait, mais n’avait pas vu qu’un policier l’avait rattrapée. Il lui a donné un coup à l’arrière de la tête. Le policier a ensuite pratiqué une clé de bras et un étranglement pour l’immobiliser. Elle a perdu connaissance.” Lors de sa chute en avant, l’adolescente a eu la mâchoire et les dents fracassée, et son appareil dentaire a permis d’éviter le pire. Reste que des dents ont été déplacées et légèrement dévitalisées.
“T’as une belle tête de Grecque toi”
Dans la même soirée, l’adolescente a été transférée du commissariat à l’hôpital, où il a été confirmé que son état n’était pas compatible avec une garde à vue. Après avoir retrouvé sa mère, à qui elle a commencé par affirmer qu’elle n’avait rien fait de répréhensible, la jeune fille a expliqué avoir été insultée sur le trajet de son interpellation (“petite p.te”, “sal..e”). Au commissariat, elle aurait essuyé des “ta gueule” alors qu’elle demandait de l’eau et des mouchoirs pour essuyer son sang. “Ensuite, ma fille m’a raconté qu’ils ont regardé son nom et lui ont dit ‘t’as une belle tête de Grecque toi'”, poursuit la mère, “et d’autres allusions à ses origines, elle est trop jeune et n’a pas tout compris, mais les policiers rigolaient”. Alors qu’elle était conduite à l’hôpital, l’adolescente aurait subi des propos à connotation sexuelle de la part des policiers. Dépaysée, l’affaire a été remise entre les mains de la sûreté de la division nord. Le récent placement en garde à vue de la jeune fille découle de l’altercation qu’elle aurait eue avec les autorités lors de la manifestation. Une source proche de l’enquête indique que l’adolescente “a été interpellée pour des jets de projectiles. Elle était au sein d’un groupe sauvage composé de gilets jaunes et de membres de l’ultra-gauche. Lors de son interpellation, elle s’est rebellée et c’est là qu’elle a chuté et que son visage a heurté la chaussée.” Pour l’avocat de la mise en cause, les images n’accréditent pas cette version.
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