Marseille : un homme enterré par erreur à la place d’un autre
À Marseille, un homme a été enterré par erreur à la place d'un septuagénaire décédé des suites d'une insuffisance cardiaque. Les deux défunts appartenaient à la même famille.
Les morts rapprochées de ces deux personnes sont-elles à l’origine de cette lourde maladresse ? À Marseille, un homme a ainsi été enterré à la place d’un autre. Tout commence avec le décès, survenu le 2 novembre dernier, de Rabah, ayant succombé à 70 ans à une insuffisance cardiaque.
La famille du septuagénaire n’a appris sa disparition qu’un mois plus tard, par une publication Facebook d’un voisin découverte par la sœur de Rabah, laquelle vit en Algérie. Un voisin qui avait posté une photo de la victime et appelé ses proches à se manifester pour éviter son incinération.
Un défunt “sorti du frigo par erreur” à la place d’un autre
Mohammed, le neveu de Rabah, a expliqué à La Provence que la famille était habituée à avoir des contacts espacés avec le septuagénaire : “On ne s’était pas inquiétés. Il lui arrivait de ne pas donner de nouvelles pendant un mois. C’était tonton… Entre-temps, en plus, mes parents étaient partis en Algérie enterrer un proche.”
Juste avant d’enterrer celui qu’ils pensaient être Rabah, ses proches se rendent compte, lors du lavage rituel par un imam, que le corps n’appartenaient pas à la victime. Le responsable de la morgue n’a pas tardé à reconnaître l’erreur commise, expliquée ici par Mohammed : “Après quelques recherches, ils nous ont tout simplement avoué qu’il avait été sorti du frigo par erreur et enterré à la place de quelqu’un d’autre au carré musulman de Saint-Pierre. On a tous pris une gifle…”
Deux hommes appartenant à la même famille
Les surprises ne s’arrêtent pas là car il s’est avéré que l’autre défunt était de la même famille que Rabah : “C’était la cerise sur le gâteau ! On l’a confondu avec le beau-frère de ma mère qui venait de mourir d’un cancer. C’est lui qui était resté au frigo à sa place, puis a été préparé par l’imam comme s’il était mon oncle, alors que celui-ci avait été enterré dans sa tombe. Du hasard. Ils ne portent pas le même nom”.
Si le corps de Rabah a au final été déterré du carré musulman du cimetière Saint-Pierre pour être récemment rapatrié en Algérie, et que l’Assistance publique – Hôpitaux de Marseille (AP-HM) a rapidement avoué sa faute en promettant une enquête interne, la famille souhaite porter l’affaire devant la justice. Me Thomas Vartanian, l’avocat de la famille, a ainsi déclaré qu’“il y a une responsabilité de l’AP-HM d’un point de vue administratif, au niveau de la gestion des chambres mortuaires. Il est évident que, pour la famille, il y a un préjudice moral certain. Le corps de leur proche n’a pas été traité de la façon dont on doit traiter les corps au sein de l’AP-HM”.
Il est à ajouter que les obsèques de l’autre défunt ont eu lieu à Saint-Pierre pratiquement en même temps que le rapatriement du corps de Rabah auprès des siens.