Marseille : un an de prison avec sursis pour un accident de la route provoqué avec son char
Lundi, le tribunal correctionnel de Marseille a condamné un ex-légionnaire à un an de prison avec sursis pour avoir, en 2008, provoqué un lourd accident de la route avec son char en ne respectant pas une signalisation "Cédez le passage".
Plus de neuf ans après les faits, un jugement vient enfin d’être rendu. Il concerne un accident de la route survenu le 3 avril 2008 sur une route départementale de la commune de Camaret-sur-Aigues (Vaucluse). Aux commandes de son char, un légionnaire avait percuté une voiture après n’avoir pas respecté une signalisation “Cédez le passage”.
Lundi et alors que le prévenu n’assistait pas à l’audience, le tribunal correctionnel de Marseille l’a condamné à un an de prison avec sursis pour blessures involontaires, rapporte 20minutes.fr. Car les occupants du véhicule impacté n’en sont ainsi pas sortis indemnes.
Accident causé par un char : une victime en fauteuil roulant
Le char prenait part à des manœuvres et représentait l’ultime d’un convoi constitué de deux autres chars, de trois blindés légers et d’une Jeep. La conductrice du véhicule n’a pas été en mesure de dévier de sa trajectoire et sa voiture a été renversée sur le flanc.
Le passager, atteint d’une sclérose en plaques mais valide avant le choc, a subi de lourdes blessures. Il a aujourd’hui perdu son indépendance d’action et de déplacement, ne pouvant ainsi désormais plus se mouvoir qu’en fauteuil roulant.
L’ex-légionnaire aujourd’hui introuvable
Comme défense, le légionnaire avait expliqué que son champ de vision était obstrué par une dense forêt et que l’ordre, émis par le chef du char, de stopper ce dernier était peu audible en raison d’autres communications radio.
La victime, qui s’est exprimée au travers d’un écrit prononcé par son avocat Philippe Courtois, a témoigné d’un incident lui ayant laissé une marque on ne peut plus douloureuse et indélébile : “Toute ma vie, je vivrai avec ces images de guerre d’un char qui nous fonce dessus”. Et d’ajouter : “Je me sens comme un chien écrasé abandonné au bord de la route”. Selon Me Courtois, l’armée ne serait ainsi jamais enquise de l’état de la victime, alors que l’ex-légionnaire, d’origine argentine, apparaît aujourd’hui introuvable.