Maroc : plus de 30 heures de garde à vue pour une Française accusée d’un adultère qu’elle ignorait
Une Française de 41 ans a passé plus de 30 heures de garde à vue au Maroc pour "complicité d'adultère" alors qu'elle ignorait que son ami n'était pas encore divorcé. Appelée à comparaître lundi à Marrakech, elle a toutefois refusé d'honorer la convocation.
Cette habitante de Colombes (Hauts-de-Seine) se souviendra longtemps de ce 14 juillet 2018. Ce samedi-là, alors qu’elle passait des vacances à Marrakech (Maroc), cette femme de 41 ans a ainsi été interpellée pour “complicité d’adultère” après avoir passé la nuit dans un hôtel avec un homme qu’elle pensait libre.
La Française a été placée en garde à vue et n’en est ressortie que plus de 30 heures plus tard, dimanche, après le paiement d’une caution de 5.000 dirhams (environ 450 euros). Son ami a quant à lui été placé en détention provisoire.
Interpellée au Maroc pour “complicité d’adultère”, une Française refuse de comparaître
Et si la quadragénaire était appelée à comparaître lundi devant le tribunal correctionnel de Marrakech, elle a refusé d’honorer la convocation. Citée par Le Parisien, elle décrit ainsi le calvaire qu’elle a vécu pendant sa garde à vue : “Il est hors de question que j’y retourne. Mes droits ont été bafoués, j’ai été abandonnée pendant deux jours dans des conditions déplorables, dans un couloir étroit au milieu des cafards, de femmes enceintes battues… Avec un procureur odieux qui m’a hurlé dessus”.
Bien qu’assurant ne pas ignorer le caractère illégal de l’adultère au Maroc, cette cadre d’entreprise assure qu’elle croyait son ami sans aucune attache conjugale : “Il m’a dit qu’il était divorcé. En fait, j’ai appris ensuite qu’il n’était qu’en procédure et que le divorce devait être prononcé en septembre.”
“Personne ne m’a aidée”
Cette femme se disant “traumatisée” et qui a été arrêtée une semaine par son médecin souligne l’isolement extrême qu’elle a ressenti : “Personne ne m’a aidée. J’ai demandé un traducteur, je n’ai rien eu. J’ai demandé un avocat. La personne de permanence m’a seulement dit d’aller chercher sur Internet la liste des avocats francophones au Maroc… Mais je n’avais plus de téléphone en garde à vue !”
Le ministère des Affaires étrangères a signifié de son côté que le consulat, “aussitôt prévenu de la détention de notre compatriote”, lui a ensuite téléphonée pour lui “transmettre ses conseils dans le cadre de la protection consulaire”, en ajoutant cependant que “la législation locale n’autorise pas le personnel consulaire à rencontrer une personne en garde à vue.”
En refusant de comparaître devant le tribunal, cette Française sera tout de même jugée, en plus d’une caution qui ne lui sera pas rendue. Me Khadija Arrach, officiant au barreau de Rabat, indique qu’“elle peut être condamnée à du sursis ou à une amende, cela dépend du dossier et des circonstances”. Le verdict rendu peut même apparaître encore plus favorable selon l’avocate qui assure que “les mentalités évoluent au Maroc” sur ce sujet : “Avec une bonne plaidoirie, j’ai encore obtenu aujourd’hui une relaxe dans une affaire d’adultère en flagrant délit”.
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