Le marché mondial de la sauce tomate contrôlé par la mafia italienne ?
Le journaliste Jean-Baptiste Malet dévoile dans un ouvrage la face cachée du marché de la tomate industriel qui serait en grande partie contrôlé par les mafias italiennes.
La prochaine fois que vous mettrez un pot de sauce tomates dans votre caddie de supermarché, dites-vous que vous participez peut-être à un système mafieux d’envergure internationale !
Le journaliste Jean-Baptiste Malet, dans son livre l’Empire de l’or rouge, dévoile en effet comment le marché de la sauce tomates est en proie à un trafic contrôlé par les mafias italiennes.
Un marché juteux
L’enquête de Jean-Baptiste Malet indique que le marché de la sauce tomate représente un chiffre d’affaires annuel de plus de 15 milliards d’euros, de quoi attirer les entreprises criminelles qui cherchent à faire fructifier des capitaux sales
17mai : "L'Empire de l'or rouge. Enquête mondiale sur la tomate d'industrie" de @jbaptistemalet aux @EditionsFayard pic.twitter.com/mHkX6mMC2O
— Or Rouge (@empire_or_rouge) May 3, 2017
La tomate industrielle est devenue en quelques années le produit de prédilections des mafias italiennes. Les célèbres Camorra, Cosa Nostra, ou la Sacra Corona Unita, sont installées dans des territoires où l’« agromafia » est en plein boom. Des régions qui produisent non seulement de la tomate, mais également d’autres produits typiquement italiens comme la charcuterie ou l’huile d’olive. Des secteurs utilisés pour blanchir l’argent sale.
Un système bien ficelé
Si l’Italie est un grand producteur de tomates industrielles, le pays n’en est pas moins l’un des plus gros importateurs. Des produits achetés en Chine, en Espagne ou aux États-Unis qui servent dans la composition de produits à base de tomate estampillés « Made in Italy ». Les mafias se jouent de la réglementation concernant les produits préparés qui n’ont pas pour obligation de mentionner l’origine des fruits et légumes qui les composent. Certaines des marques concernées sont vendues dans nos supermarchés français.
Quand bien même l’arnaque est révélée, les condamnations pour ce type d’affaires seraient beaucoup moins dissuasives et encourageraient les mafias à investir dans ce secteur.
Jean-Baptiste Malet ne voit qu’une manière de contrer le phénomène, mettre en lumière la façon dont les circuits de production des produits à base de tomates exploitent sans vergogne les travailleurs migrants en provenance d’Afrique, Bulgarie ou bien de Roumanie. Un coup projecteur qui pourrait amener les autorités à enquêter de plus près sur ces pratiques et le consommateur à être plus vigilant.