Mali : nouvelle attaque, 9 militaires tués
Des tirs de la CMA visant l'armée malienne ont fait 9 morts et 14 blessés lundi près de Tombouctou, dans le nord du Mali.
L’attaque a été revendiquée par les groupes rebelles de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA).
L’embuscade visait une colonne de huit véhicules de l’armée malienne, sur la route reliant Goundam à Tombouctou. Les assaillants de la CMA ont affirmé avoir emporté avec eux 4 de ces véhicules, et tué de nombreux soldats.
La mission des Nations Unies (Minusma), sollicitée pour évacuer les blessés vers Bamako, a quant à elle confirmé que l’attaque n’avait fait aucune victime civile.
Violation du cessez-le-feu
Cet assaut vient de nouveau violer l’accord de cessez-le-feu prévu entre les parties en présence, et censé s’appliquer jusqu’à la signature d’un accord de paix.
Cette signature devrait avoir lieu vendredi 15 mai à Bamako, mais beaucoup se demandent d’ores et déjà si ces violences ne pourraient pas venir la compromettre.
Le chef de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma), Mongi Hamdi, a condamné cette nouvelle « violation du cessez-le-feu », constamment bafoué depuis deux semaines, exhortant tous les protagonistes à « démontrer leurs engagements sur le terrain dans le processus qui doit conduire à la signature d’un accord de paix le 15 mai ».
La veille, ce sont deux Casques bleus de la Minusma qui avaient été grièvement blessés par l’explosion d’une mine ou d’un engin improvisé à 25 km de Ténenkou, dans le centre du pays, mode opératoire fréquent des jihadistes qui écument cette zone et le nord du pays.
La CMA pour une reconnaissance de l’Azawad
Le 26 avril dernier, des représentants de la CMA avaient pourtant fait savoir au chef de la Minusma leur intention de parapher l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, comme l’avait déjà fait le camp gouvernemental le 1er mars à Alger. Mais la reprise de la ville de Ménaka par l’armée loyaliste, quelques jours plus tard, avait conduit à une nouvelle recrudescence des attaques, la CMA s’estimant en position de « légitime défense ».
Le groupe rebelle réclame la « reconnaissance officielle de l’Azawad comme une entité géographique, politique et juridique », la création d’une assemblée interrégionale couvrant cette zone, et un quota de « 80% de ressortissants de l’Azawad » dans les forces de sécurité.