Mali : enlèvement d’une humanitaire franco-suisse à Gao
Samedi après-midi, une travailleuse humanitaire franco-suisse a été enlevée à Gao, au Mali, par un groupe de trois ou quatre hommes armés. Une importante mobilisation a été initiée pour retrouver la sexagénaire et ses ravisseurs.
Les faits se sont produits le samedi 24 décembre, dans l’après-midi, dans le septième arrondissement de Gao (Mali). Il est aux environs de 17h00 lorsque Sophie, une travailleuse humanitaire franco-suisse âgée de 66 ans, est emmenée de force par plusieurs hommes armés.
Cité par nos confrères de RFI, le gouverneur de la ville Seydou Traoré explique que “selon les renseignements recueillis, ce sont des hommes armés, trois ou quatre, qui sont venus à bord d’un pick-up couleur kaki et sable, sans immatriculation et avec vitres teintées. Elle vit à Gao depuis longtemps. Après les évènements de 2012 elle était rentrée et ensuite, elle est revenue. Elle a repris ses activités. Elle ne se cache pas, elle est assimilée à la population de Gao.”
Enlèvement d’une Franco-suisse au Mali : forte mobilisation
M. Traoré poursuit en indiquant qu’il est possible d’arrêter les ravisseurs avant qu’il n’arrivent à leur destination : “Dès que j’ai reçu l’information, je l’ai partagée avec toutes les forces en poste, et nous sommes en train de voir comment boucler les issues afin qu’avec la contribution des uns et des autres, on puisse les arrêter. Il s’agit de fouiller tout véhicule qui rentre et qui sort. Nous pensons que même s’ils sont sortis, ils ne sont pas loin. Avec l’appui des forces aériennes, on peut les localiser et essayer d’arrêter le processus. J’invite toute la population à nous aider pour qu’ils soient arrêtés à temps.”
Dans la soirée, c’est une importante mobilisation qui était effectivement initiée, impliquant ainsi “l’armée malienne, la force de l’ONU et la force Barkhane de l’armée française”.
“Une dame très attachée à la ville de Gao”
Kader Touré est le directeur de la Radio Hania de Gao. Travaillant fréquemment avec la travailleuse humanitaire, il décrit cette dernière comme une femme liée à la ville au point de braver les risques découlant de sa condition d’Européenne :
“Sophie est à Gao depuis une vingtaine d’années et puis immédiatement, elle s’est beaucoup intéressée à l’humanitaire, notamment aux enfants victimes de malnutrition. Elle mène également des activités pour la santé des enfants. Ce que j’ai reconnu chez Sophie, c’est son amour pour la ville de Gao. Lorsqu’en 2012, la France a demandé à tous ses concitoyens de ne pas dépasser la région de Mopti, une ligne rouge a été tracée à ce niveau-là. Mais Sophie a refusé de quitter Gao malgré toutes les menaces qui pesaient sur les Européens de façon générale. Elle, elle est restée jusqu’au jour de l’occupation. Donc c’est pour dire que c’est une dame très attachée à la ville de Gao. Après l’occupation, elle est revenue à Gao pour reprendre ses activités.”
Barkhane a mis en place le numéro 80.00.00.00 pour recueillir les appels de toute personne disposant d’informations susceptibles d’aider à retrouver Sophie et ses kidnappeurs.