Loi Travail : Rescapée d’Oradour-sur-Glane, elle refuse d’être décorée par Manuel Valls
Pour montrer son désaccord avec le gouvernement sur la Loi Travail, une rescapée de 93 ans du massacre d’Ouradour-sur-Glanne a refusé la médaille de commandeur de l’Ordre national du mérite que lui a proposée Manuel Valls.
La mobilisation contre la Loi Travail a apparemment trouvé sa nouvelle mascotte ! Alors que depuis le début du conflit, c’est surtout Philippe Martinez (CGT) qui fait office de figure de proue du mouvement, ce dernier risque d’être éclipsé par Camille Senon, une femme de 93 ans rescapée du massacre d’Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) en 1944 et qui vient de refuser une décoration pour protester contre la Loi Travail et l’utilisation du 49-3.
Résistante jusqu’au bout
Ce sont nos confrères de France 3 qui rapportent cette histoire qui en dit long sur la situation actuelle et les tensions autour de la Loi Travail. Camille Senon devait recevoir la médaille de commandeur de l’Ordre national du mérite des mains de Manuel Valls après avoir perdu sa famille et survécu au massacre d’Ouradour-sur-Glane.
Mais cette ancienne secrétaire générale du syndicat des chèques postaux ne pouvait pas accepter une telle distinction dans le contexte actuel. Elle a donc écrit une lettre au Premier ministre pour lui expliquer sa position. On peut y lire « Dans le contexte actuel, il m’est impossible d’accepter de votre part cette distinction […] alors que je suis totalement solidaire des luttes menées depuis deux mois par les salariés, les jeunes, une majorité de députés et de Français contre la Loi travail que vous venez d’imposer par le 49-3 »
Une militante convaincue
Camille Senon, qui a déjà reçu la Légion d’honneur, se sentait mal à l’aise à l’idée de recevoir une nouvelle distinction alors que « des gens luttent pour faire respecter leurs droits ». Il faut dire que cette dernière a voué une grande partie de sa vie aux syndicats (elle a assisté à la célébration des 120 ans de la création de la CGT l’an dernier) et ne veut en aucun cas renier sa vie de militante.
En 2014, elle avait porté son nom sur la liste d’opposition du Front de gauche lors des élections municipales à Limoges. Voilà en en tout cas un nouveau camouflet pour le Premier ministre.