L’IRM pour mettre en lumière un risque de suicide ?
Des chercheurs américains pointent le rôle de circuits cérébraux spécifiques dans le cerveau de certaines personnes atteintes de troubles de l'humeur.
“À ce jour, nous avons très peu d’outils pour identifier les personnes qui peuvent être concernées par un risque élevé de comportement lié au suicide. En ce moment, nous nous basons sur l’auto-évaluation et le jugement du clinicien. C’est bien, mais pas suffisant”, rappelle Scott Langenecker, professeur de psychiatrie à l’université de l’Utah et auteur principal d’une étude parue dans la revue Psychological Medicine. Avec des confrères de l’Université de de l’Illinois à Chicago, il a identifié des différences entre les circuits cérébraux de différentes personnes, susceptibles d’être associées à un comportement suicidaire chez les personnes atteintes de troubles de l’humeur.
Des images cérébrales capturées
Pour mener à bien leur étude, les scientifiques ont capturé des images du cerveau de 212 jeunes adultes alors qu’ils étaient calmes et reposés, dans le but d’analyser les différentes connexions entre leurs circuits cérébraux.
Quatre groupes ont été composés : des sujets en bonne santé, d’autres présentant des troubles de l’humeur et des antécédents de tentatives de suicide, ceux avec des troubles de l’humeur et ayant déjà eu des pensées suicidaires, et enfin ceux qui avaient des troubles de l’humeur mais qui n’ont jamais eu de pensées suicidaires, ni fait de tentative de suicide.
Conclusion ? Le communiqué des chercheurs résume : “ceux qui avaient des antécédents de tentatives de suicide présentaient une connectivité inférieure dans le CCN et entre le CCN et le DMN, circuits neuronaux associés au contrôle cognitif et à l’impulsivité”.
Une découverte à confirmer
Jonathan Stange, autre auteur principal de l’étude, aimerait entrevoir la possibilité d’une meilleure prise en charge de ces patients : “Si nous pouvions trouver un moyen d’améliorer la connectivité au sein de ce circuit cérébral, nous pourrions peut-être réduire les risques de suicide à l’avenir”. D’autres tests doivent maintenant être menés, et à une plus grande échelle.