L’intelligence artificielle pourrait réduire de moitié le travail de détection du cancer sur les radios
L'intelligence artificielle pourrait réduire de moitié le travail de détection du cancer sur les radios. Une technologie très prometteuse à bien des égards.
Une récente étude publiée dans le journal Lancet Oncology conclut que l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) dans la lecture des mammogrammes pourrait permettre de réduire de moitié le travail des radiologues sans risque d’augmenter les faux-positifs. Les recommandations de l’IA sont en effet les mêmes que celles de deux radiologues travaillant ensemble. “La lecture de mammographies par IA a entraîné un taux de détection du cancer similaire à celui d’une double lecture standard, avec une charge de travail bien plus faible, indiquant que l’utilisation de l’IA pour l’évaluation des mammogrammes est sûre”, explique l’étude.
L’intelligence artificielle pourrait réduire de moitié le travail de détection du cancer sur les radios
Cette étude a été réalisée par une équipe de recherche de la Lund University, en Suède, et a suivi pas moins de 80 033 femmes suédoises (54 ans de moyenne d’âge) pendant un peu plus d’un an, entre 2021 et 2022. Sur les 39 996 patientes qui ont été sélectionnées aléatoirement pour des analyses de mammogrammes par IA, 28 %, ou 244 tests, ont vu un cancer être détecté. Sur les 40 024 autres patientes qui ont vu leurs résultats être analysés de manière conventionnelle, seulement 25 %, 203 tests, étaient positifs.
Sur ces 41 cancers supplémentaires détectés par l’IA, 19 se sont avérés être invasifs. Avec et sans IA, il y avait un taux de faux positif de seulement 1,5 %. Plus impressionnant, les radiologues du côté de l’IA ont dû analyser 26 886 mammogrammes de moins que leurs homologues sans IA, soit une réduction de 44 % de leur charge de travail.
Une technologie très prometteuse à bien des égards
“Ces résultats de sécurité prometteurs pourraient être utilisés pour mettre en place de nouveaux essais et évaluations pour gérer la pénurie de radiologues qui a cours dans de nombreux pays, mais ceux-ci ne sont pas suffisants pour confirmer que l’IA est prête à être implémentée dans les lectures de mammographies“, explique l’autrice, le Dr. Kristina Lång, dans la publication. “Nous devons encore comprendre les implications sur les résultats des patientes, et notamment si le fait de combiner l’expertise des radiologues avec l’IA peut aider à détecter des cancers de l’intervalle, lesquels sont souvent manqués par une lecture traditionnelle, ainsi que la rentabilité de la technologie.”
La détection du cancer est un objectif très intéressant pour les experts en vision par ordinateur et les sociétés de l’IA depuis plusieurs années. Les systèmes de vision par ordinateur conçus aujourd’hui se sont grandement améliorés ces dernières années et, dans certains cas, ils se sont révélés être aussi fiables que l’homme. IBM, Google, le MIT et NVIDIA ont déjà investi dans ce genre de techniques.