Levothyrox : mise en examen de l’ANSM pour « tromperie »
L'Agence nationale de sécurité du médicament a annoncé cette mise en examen, dans le dossier du changement de ce traitement.
Lundi 5 décembre, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a annoncé sa mise en examen pour « tromperie » dans le dossier du changement de formule du Levothyrox, un traitement luttant contre les problèmes de thyroïde.
Il y a quelques semaines, c’est la filiale française du laboratoire pharmaceutique allemand Merck qui était également mise en examen pour « tromperie aggravée ».
Levothyrox : des excipients en cause
En mars 2017, une nouvelle formule du médicament était mise sur le marché français. Et si elle son principe actif restait le même (la lévothyroxine), de nouveaux excipients entraient dans la composition.
Et c’est là que parmi les 2,5 millions d’utilisateurs français, certains ontcommencé à se plaindre d’effets indésirables comme des crampes, céphalées, vertiges voire perte de cheveux.
« Aucune infraction pénale commise »
Un an plus tard, une enquête s’ouvrait à Marseille. Dans son communiqué publié lundi 5 décembre, l’ANSM indique n’avoir « jamais nié les difficultés rencontrées par certains patients au moment du passage à la nouvelle formule du Levothyrox et se préoccupe de manière constante et quotidienne de la sécurité et de la santé des patients ».
En outre, elle indique qu’elle « apportera sa pleine contribution à la manifestation de la vérité mais conteste fermement les reproches formés à son encontre, car aucune infraction pénale n’a été commise ».
Une action collective contre l’ANSM
L’Agence du médicament avait mené en juin 2019 une étude sur 2 millions de patients, pour conclure que la nouvelle formule n’a pas était à l’origine de « problèmes de santé graves ». Et aujourd’hui, c’est une action collective de 1 100 plaignants pour « défaut de vigilance » et « défaut d’anticipation » qui vise l’ANSM.
Cette fois au civil, la Cour de cassation avait rejeté en mars dernier le pourvoi de Merck, alors condamné en 2020 à indemniser pas moins de 3 300 utilisateurs ayant vécu des effets secondaires après le changement de formule.
La distribution de l’ancienne formule (sous le nom Eutyrox) était vouée à se terminer en 2020, mais a été prolongée jusqu’à la fin 2022, au minimum.