Thyroïde : la nouvelle composition du Levothyrox ajouterait des problèmes aux patients
Utilisé pour traiter des problèmes relatifs à la thyroïde, le Levothyrox est aujourd'hui sous le feu des critiques pour sa nouvelle composition, ainsi accusée de provoquer des effets indésirables chez un certain nombre de patients.
On estime que trois millions de Français ont recours au Levothyrox pour traiter leurs problèmes de thyroïde. Un médicament qui, jusqu’à il y a peu, n’attirait pas de reproche particulier. Seulement, il provoquerait désormais des effets indésirables chez certains patients suite à une modification de sa formule.
C’est en mars dernier que l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) avait demandé de revoir la composition du Levothyrox. Le but de la démarche, comme expliqué au Parisien par le directeur des médicaments en endocrinologie au sein de l’ANSM Jean-Michel Race, était de garantir une efficacité plus marquée : « L’objectif était de garantir une teneur en lévothyroxine [NDLR : une hormone thyroïdienne de synthèse] plus constante dans le médicament ».
Le lactose remplacé par de l’acide citrique dans le Levothyrox
La docteur Sylvie Chabac, à la tête des affaires médicales au laboratoire Merck France, souligne quant à elle des dosages qui n’étaient pas les mêmes selon les boîtes : « Ces fluctuations étaient à l’origine de perturbations de l’équilibre thyroïdien chez certains patients ».
Et d’indiquer les changements apportés dans la nouvelle formule : « On a supprimé le lactose. On l’a remplacé par de l’acide citrique, un excipient qu’on retrouve partout dans l’alimentation, et par du mannitol, à toutes petites doses. La nouvelle composition a été démontrée bioéquivalente à l’ancienne sur la base de deux études pharmaceutiques. »
L’ANSM va délivrer une nouvelle information aux patients
Et alors que plusieurs malades ont rapporté se sentir moins bien depuis la commercialisation du nouveau Levothyrox, comme Fatima, 30 ans, qui perd depuis ses cheveux et apparaît plus fatiguée ou encore Nadia, 44 ans et désormais sujette aux vertiges, le docteur Chabac se veut rassurante d’un point de vue global : « Pour la grande majorité des trois millions de patients sous Levothyrox, cela se passe bien ».
Pour éviter de nouveaux cas à problèmes, l’ANSM appelle à une prise de sang « quatre à huit semaines après le début de la prise de la nouvelle formule et de procéder à un signalement en cas d’effets indésirables ». Les patients feront de nouveau l’objet d’une information par l’Agence dans les jours à venir.