Levothyrox : estimant avoir été « trompé », un médecin de Reims porte plainte contre X
Nicolas Bouvier, médecin généraliste officiant à Reims, estime avoir été "trompé" sur la qualité du Levothyrox nouvelle formule. Il a décidé de porter plainte contre X en plus d'avoir saisi le Défenseur des droits sur la question.
Le scandale du Levothyrox était censé amorcer sa course de fin avec la disponibilité imminente de l’alternative Thyrofix, mais le retard de ce nouveau médicament va laisser nombre de malades dans l’inquiétude pendant encore plusieurs semaines.
Pendant ce temps, un médecin généraliste se désole d’avoir cru et d’avoir fait croire à ses patients que le Levothyrox nouvelle formule n’était pas en cause dans leurs troubles apparus peu de temps après la prise de ces cachets modifiés. Nicolas Bouvier, qui officie à Reims, a décidé de porter plainte contre X pour « tromperie aggravée » et a saisi le Défenseur des droits sur la question.
Un médecin de Reims saisit le Défenseur des droits sur le scandale du Levothyrox
Après de nos confrères du Parisien, le praticien explique en quoi, selon lui, il a été trompé :
« Je l’ai été sur la qualité du médicament que je prescrivais à mes patients. Le laboratoire Merck, qui fabrique le Levothyrox, garantissait que la nouvelle formule n’allait pas les affecter. Or, dès sa mise en place, j’ai trouvé face à moi des personnes avec des troubles tellement nombreux, intenses et anormaux par leur fréquence que j’ai compris que nous étions dans une situation très grave. J’ai été trompé en tant que médecin, et les patients, eux, en ont été victimes. »
Des confrères pointés du doigt pour de faux diagnostics
Le docteur Bouvier met également en cause des confrères qui n’auraient pas pris le temps nécessaires pour établir les bons diagnostics en invoquant, à la place, des troubles d’ordre psychologique :
« Ma réponse, c’est cette lettre, parmi tant d’autres, que j’ai reçue d’une dame sous nouvelle formule. Elle m’expliquait qu’elle faisait des malaises, avait des angoisses nocturnes, des douleurs. Son médecin lui a dit que ça venait de son oreille gauche. Circulez, il n’y a rien à voir, en somme. J’en suis consterné. Certains préfèrent se moquer de leurs patients sur les réseaux sociaux que se pencher sur les documents, faire des recherches. Je ne m’inscris pas dans cette médecine de caniveau. Par leur mobilisation, les patients sont en train de nous donner une grande leçon. »
Ayant saisi le Défenseur des droits pour que soit mise à disposition l’ancienne formule du Levothyrox, le médecin espère en premier lieu une réaction à son appel :
« J’espère que son présent silence n’est pas une absolution de la gestion désastreuse de la crise par les autorités de santé car, en attendant, des gens souffrent. Je ne suis pas un habitué des coups de gueule mais cette situation inédite mérite largement l’engagement des médecins au côté des malades. »