Les tournées de Charles Aznavour toujours dans le viseur de Bercy, un an après sa mort
Le fisc s'intéresse à la société basée au Panama qui produisait les concerts du chanteur. Les recettes de certaines représentations n'auraient pas été déclarées.
Charles Aznavour est mort il y a tout juste un an, et d’après les informations de La Lettre A, les inspecteurs de Bercy enquêtent depuis 2011 au sujet d’une société au Panama baptisée Adanarts International. Et c’est par elle qu’auraient transité les revenus des concerts à l’étranger de l’artiste. Pour le fisc, les représentations ont pu être en fait produites par la société française Musarm. Mais la direction de cette dernière assure qu’elle ne faisait que produire les concerts français.
Deux musiciens portent plainte en 2011
Il y a huit ans, deux des musiciens d’Aznavour portaient plainte devant les prud’hommes contre l’artiste et Musarm pour « travail dissimulé » et « rupture abusive de contrats de travail ». Courriels à l’appui, ils affirmaient avoir été payés en partie par Musarm pour plusieurs dates à l’étranger. Finalement, les deux hommes bénéficiaient d’un accord amiable contre leur silence. Et les prud’hommes de Paris, puce mise à l’oreille, faisaient part de leurs doutes au fisc, déclenchant cette enquête toujours en cours.
Son ancien producteur nie
Lévon Sayan, qui était son manager, pique également la curiosité de Bercy, rapporte Capital. Il assure ainsi qu’Adanarts International est l’« une des plus grosses sociétés de production de spectacles au Brésil », mais à part un enregistrement au registre du commerce panaméen, aucune trace d’activité n’a pu être trouvée.
Quant à la société Musarm, elle appartient à sa femme et son gendre. Et selon les deux anciens musiciens remerciés par Charles Aznavour, Lévon Sayan était le « gestionnaire de fait » de Musarm. À La Lettre A, celui-ci indique que les soupçons d’activités non déclarées en France constituent une accusation « radicalement fausse » et « jamais établie ».