Les taxis menacent de paralyser la France en septembre, ciblant gares et stations-service

Image d'illustration. Gros plan de pare chocs de voitureADN
Les chauffeurs de taxi prévoient une mobilisation nationale en septembre, menaçant de bloquer des lieux stratégiques tels que les gares et stations-service partout en France, afin de faire entendre leurs revendications et peser sur les décisions gouvernementales.
Tl;dr
- Blocage national des taxis dès le 5 septembre.
- Protestation contre la réforme du transport sanitaire.
- Risques sur les aéroports, gares et distribution de carburant.
Un mouvement d’ampleur à la rentrée
Dès le 5 septembre, une mobilisation d’envergure s’annonce dans le secteur du transport sanitaire. La Fédération nationale du taxi (FNDT) prévoit de lancer des actions de blocage ciblant les aéroports, les gares, certaines frontières, mais aussi des axes stratégiques comme les Champs-Élysées.
Ce jeudi 21 août, Dominique Buisson, porte-parole de l’organisation, détaillait une stratégie qui n’entend pas ménager la distribution de carburant : « On veut également mettre le système de distribution de carburant en vrac », confiait-il au lendemain d’une réunion fédératrice.
Nouveaux tarifs contestés et colère croissante
Au cœur de la grogne : la récente réforme officialisée début août modifiant la prise en charge par l’Assurance maladie des trajets réalisés par taxi pour transporter des patients. Cette nouvelle convention entrera en vigueur dès octobre. Si elle prévoit une harmonisation et une augmentation du forfait national, elle entend en revanche limiter fermement les retours « à vide » – ces trajets non rémunérés qui pèsent sur la rentabilité des chauffeurs.
Pour la FNDT, le calcul est amer : l’organisation évoque jusqu’à 30 % de pertes potentielles de chiffre d’affaires pour certains professionnels. De son côté, l’Assurance maladie assure que cette réforme profitera à une majorité tout en générant quelque 150 millions d’euros d’économies, jugées nécessaires face à l’explosion du coût global du transport sanitaire.
Lourde dépendance des taxis au secteur médical
Ce contexte tendu ne doit rien au hasard. Désormais, près de la moitié des coûts du transport sanitaire sont imputables aux taxis — contre moins de 20 % au début des années 2000. L’activité a pris un poids croissant dans leur modèle économique : selon la Sécu, chez les chauffeurs conventionnés, elle représente environ la moitié du chiffre d’affaires. Pour Dominique Buisson, cette inflation s’explique notamment par un « éloignement croissant des centres de soins et la multiplication des rendez-vous médicaux».
Voici quelques données clés sur ce secteur :
- 6,7 milliards d’euros : coût total du transport sanitaire en 2024.
- 7 % : hausse annuelle enregistrée entre 2023 et 2024.
- 85 % : proportion de taxis impliqués dans le transport médicalisé.
Mobilisations distinctes malgré un climat social tendu
Sur fond de crispation sociale grandissante à l’approche de l’automne, la fédération précise qu’elle n’entend pas mêler son mouvement à celui prévu le 10 septembre : « Nous ne sommes pas sur les mêmes revendications .» Alors que chaque camp affine ses priorités, reste à voir si cette rentrée sera placée sous le signe du dialogue ou du rapport de force.