Le trafic aérien en Europe surpasse désormais les chiffres enregistrés avant la crise sanitaire

Image d'illustration. Piste animée d aéroportADN
Après des années de turbulences liées à la crise sanitaire, le secteur aérien en Europe retrouve son dynamisme. Les chiffres récents montrent que le nombre de vols a enfin dépassé celui enregistré avant l’épidémie de Covid-19.
Tl;dr
- Le trafic aérien européen dépasse le niveau pré-Covid.
- Les retards baissent mais restent supérieurs à la cible.
- La France reste le principal point faible du réseau.
Un été aérien à la hauteur des attentes
Si l’on se fie aux chiffres communiqués par Eurocontrol, l’été 2025 marque une étape significative pour le trafic aérien européen. Entre début juin et la mi-septembre, les aéroports du continent ont vu transiter en moyenne 35 127 vols par jour. Ce chiffre, qui excède de 3,3 % le volume enregistré en 2024 et dépasse même de 1 % celui de 2019, témoigne d’un retour net aux niveaux d’avant la pandémie.
Fait remarquable : le 18 juillet dernier, on recensait 37 034 mouvements sur une seule journée, frôlant ainsi le record historique de juin 2019.
Bilan positif malgré des obstacles persistants
Malgré une densité accrue dans les airs et les contraintes géopolitiques – fermeture de certains espaces liée au conflit en Ukraine ou tensions au Moyen-Orient –, l’ensemble du réseau a affiché cet été une fluidité en progrès. Selon Eurocontrol, les retards liés au contrôle aérien ont chuté de 26 %, avec une moyenne de 3,87 minutes par vol.
Sur les trajets dits « en route », cette baisse atteint même 24 %, s’établissant à 1,88 minute. De quoi donner aux passagers le sentiment d’une saison moins chaotique que par le passé.
Des progrès qui peinent à masquer les faiblesses
Toutefois, certains points noirs subsistent. Malgré ces avancées notables, le temps moyen de retard demeure largement supérieur à l’objectif fixé pour 2025 (0,9 minute par vol). L’organisation reconnaît que quelques zones continuent à freiner la progression globale – c’est notamment vrai dans certaines régions d’Europe du Sud-Est comme l’Albanie, la Turquie ou les Balkans où la hausse du trafic dépasse parfois les 5 % sur un an.
Une liste illustre particulièrement l’impact des perturbations :
- 1 422 annulations recensées lors du mouvement social du début juillet ;
- 3 713 vols retardés par jour durant cette période agitée ;
- 120 millions d’euros de pertes estimées pour les compagnies concernées.
La France, point névralgique des dysfonctionnements
Parmi ces difficultés persistantes, la situation en France continue d’inquiéter. L’organisme pointe ouvertement le rôle des limitations opérationnelles nationales : capacités insuffisantes du contrôle aérien, effectifs sous tension et grèves à répétition pèsent lourdement sur le bon fonctionnement global du ciel européen. Le conflit social orchestré début juillet par deux syndicats minoritaires d’aiguilleurs du ciel a suffi à désorganiser durablement le réseau – amplifiant les retards « en route » de plus de 50 % par rapport à l’année précédente et occasionnant des répercussions sur l’ensemble du secteur.
En somme, si la reprise est bel et bien confirmée dans toute l’Europe, certaines fragilités structurelles demeurent et exigent encore des réponses collectives pour parvenir à une réelle normalisation.