Les raisons derrière les salaires records des radiologues français

Image d'illustration. Gros plan d une machine d imagerie moderneADN
En France, les radiologues figurent parmi les médecins les mieux rémunérés, certains pouvant percevoir jusqu’à 400 000 euros annuels. Cette situation suscite des interrogations sur les raisons d’une telle disparité salariale au sein du secteur médical.
Tl;dr
- Rapport Igas-IGF critique les hauts revenus des radiologues.
- Économies visées : 500 millions d’euros par an.
- Les radiologues dénoncent une attaque contre leur profession.
Des conclusions qui secouent le secteur médical
Depuis la publication du rapport conjoint de l’Igas et de l’IGF, la profession de radiologue est sous le feu des projecteurs. En effet, ces deux organismes, missionnés pour examiner les dépenses de santé portées par l’Assurance maladie, pointent du doigt des écarts importants dans la rémunération des spécialistes.
Selon leurs calculs, la rémunération moyenne des radiologues en exercice libéral atteint entre 188 400 et 212 700 euros par an, voire davantage pour certains, jusqu’à 400 000 euros annuels.
L’écart salarial au centre des débats
L’une des recommandations phares du rapport consiste à aligner la rémunération des radiologues sur celle des autres spécialistes, jugée nettement inférieure. Le document s’appuie sur les données récentes de la Drees, et met en avant le fait que ces disparités ne font qu’accentuer la perte d’attractivité de l’hôpital public face au secteur libéral.
Autre chiffre frappant : en harmonisant les salaires, les inspecteurs estiment qu’il serait possible de réaliser près de 500 millions d’euros d’économies annuelles, notamment en limitant les dépassements d’honoraires.
Médecins radiologues vent debout contre un rapport contesté
Face à cette analyse, la réaction n’a pas tardé du côté de la Fédération nationale des médecins radiologues. Elle qualifie le rapport d’« injuste, partial et dangereux pour la profession et surtout pour la santé publique », dénonçant ce qu’elle considère comme une remise en cause frontale de leur mode d’exercice et de leur indépendance économique.
Selon eux, ces critiques négligent leur rôle essentiel dans « l’accès aux soins, l’innovation et la permanence de l’imagerie sur le territoire ». Résolument opposés à une telle orientation politique, ils appellent déjà à se mobiliser à la rentrée.
Tensions financières sur fond de déficit public
Cette polémique intervient alors que l’Assurance maladie, selon ses prévisions actualisées, devrait afficher un déficit avoisinant les 16 milliards d’euros en 2025. Dans ce contexte tendu, le Premier ministre François Bayrou, dès la mi-juillet, a fixé pour objectif un ralentissement drastique de l’évolution des dépenses publiques en santé : « L’ordre de cinq milliards d’euros devront être économisés l’an prochain. »
Une série de mesures qui cristallise aujourd’hui tous les regards sur un secteur accusé d’être trop généreusement rémunéré – mais dont les acteurs rappellent sans relâche leur contribution fondamentale au système de santé français.