Dès septembre, de nombreux hommes en couple verront leur rémunération baisser : voici pourquoi

Image d'illustration. Nouveau taux dimpot sur le revenuADN
En septembre, de nombreux hommes vivant en couple verront leur rémunération nette baisser. Ce changement s’explique par l’évolution du taux de prélèvement à la source, qui impacte particulièrement les foyers soumis à l’imposition commune.
Tl;dr
- Le prélèvement à la source devient individualisé pour les couples.
- Ce changement réduit la charge fiscale des salaires plus faibles.
- Retour à l’ancien taux possible sur demande en ligne.
Nouvelle donne fiscale pour les couples mariés et pacsés
Dès ce mois de septembre, un changement discret mais majeur s’est opéré dans la manière dont les foyers fiscaux français voient leur impôt sur le revenu prélevé. Désormais, le prélèvement à la source individualisé est appliqué par défaut aux couples mariés ou pacsés. Chaque conjoint est donc imposé selon son propre niveau de revenu, là où, jusqu’à présent, le « taux foyer » — un taux commun — prévalait.
L’objectif d’une réforme : plus d’équité face à l’impôt
À l’origine de cette évolution, une volonté affichée d’équilibrer la charge fiscale, souvent au profit du membre du couple dont le salaire est le plus faible. Ce qui, selon les données de l’Insee, concerne encore majoritairement les femmes : en France, leur salaire reste en moyenne inférieur de 22,2 % à celui des hommes. L’ancien système favorisait alors le mieux rémunéré (souvent l’homme), grâce à un taux d’imposition allégé – tandis que le conjoint gagnant moins voyait sa part grimper sensiblement. On comprend ainsi qu’au-delà de la technique fiscale, c’est bien la question des inégalités qui est au cœur de cette réforme.
Des conséquences concrètes sur les bulletins de paie
Pour illustrer ces écarts, citons l’exemple détaillé par Le Parisien : dans un couple sans enfant touchant 5 100 € mensuels (dont 3 500 € pour lui et 1 600 € pour elle), l’ancienne formule impliquait que madame paye 93 € d’impôt chaque mois contre 203 € pour monsieur. Avec le prélèvement individualisé : madame ne paie plus que 6 €, tandis que monsieur voit sa contribution grimper à 290 €. Pourtant, comme l’assure la direction générale des Finances publiques, le montant total réglé par le foyer reste inchangé.
La mesure était déjà accessible depuis 2019, mais restait minoritaire — seuls quelque six millions de foyers sur plus de quarante millions y avaient recours selon la Cour des comptes. Désormais automatique, elle modifie très concrètement les fiches de paie et pensions.
Retour possible à l’ancien mode… avec quelques conditions
Bien entendu, certains risquent d’être surpris, voire contrariés par ce coup de rabot sur leur salaire net. Il demeure toutefois possible d’opter à nouveau pour le taux commun (« taux foyer ») via impots.gouv.fr ou un appel aux services fiscaux ; il faudra compter jusqu’à deux mois avant que l’employeur n’applique ce retour en arrière.
Cette évolution s’inscrit dans une longue transformation sociale. Depuis la loi de 1965, chaque membre du couple peut gérer librement ses revenus et ses comptes bancaires. La réforme fiscale paraît donc s’inscrire logiquement dans cette quête continue vers davantage d’équité au sein du couple. Reste à voir comment chacun accueillera cette nouvelle équation…