Les hybrides arctiques arrivent en force, et en nombre : pizzlies, grolars et narlugas !
L'Arctique assiste à une montée en puissance de ses hybrides : les pizzlies, les grolars et les narlugas.
TL;DR
- L’apparition d’ours hybrides, grizzli et polaire, au Canada suscite des interrogations.
- Les conditions climatiques actuelles favorisent l’hybridation de certaines espèces arctiques.
- Les conséquences de ces hybridations pour les espèces concernées restent encore incertaines.
En 2006, les vastes étendues de l’ouest canadien ont été le théâtre d’une découverte surprenante. Un chasseur y avait abattu un ours au pelage atypique, sans savoir qu’il venait de tomber nez à nez avec un « grolar » ou « pizzly ». Cette étrange créature n’est autre qu’un hybride issu du croisement entre un ours polaire et un grizzli.
Un mystère génétique
Il aura fallu plusieurs années de recherche pour permettre aux scientifiques d’identifier un total de huit hybrides issus de la même lignée maternelle. Ce type d’hybridation, bien qu’inhabituel, n’est pas rare dans l’Arctique à cause des changements climatiques, ils pourraient même augmenter. Ruth Rivkin, biologiste évolutionniste, explique : « Avec le réchauffement climatique dans l’Arctique, les grizzlis et les ours polaires entrent de plus en plus en contact ». Pourtant, malgré le nombre croissant de contacts entre ces deux espèces, l’hybridation reste encore peu courante.
L’influence du changement climatique
Le réchauffement climatique et la fonte des glaces pourraient être à l’origine de la submersion génétique, un phénomène dangereux pour les espèces menacées d’extinction. En effet, les espèces en quête de nourriture sont amenées à se mélanger de plus en plus fréquemment, augmentant ainsi les risques d’hybridation. Ces nouvelles conditions géographiques pourraient également déplacer les habitats des grizzlis vers le nord, favorisant leur rencontre avec les ours polaires.
Potentiels risques et avantages
Bien que l’hybridation entre deux espèces puisse apporter certains avantages, ces « superanimaux » peuvent également se retrouver pénalisés. Les premières générations peuvent présenter une « vigueur hybride », mais les suivantes souffrent souvent d’une baisse de leur condition physique et de leur taux de reproduction. Pour Ruth Rivkin, l’existence de ces ours hybrides est un « indicateur du changement climatique, ce qui reste un problème pour l’avenir. Nous devons continuer à surveiller ces ours pour adapter nos stratégies de conservation ».
Des interrogations persistantes
Malgré le grand nombre d’études menées par la communauté scientifique, certaines interrogations subsistent toujours. C’est le cas de Mark Engstrom, qui s’interroge : « Certaines espèces d’hybrides de l’Arctique finiront-elles par présenter des caractéristiques mal adaptées à leur habitat ? Les recherches en cours soulèvent souvent plus de questions qu’elles n’apportent de réponses. » Un écho à la problématique complexe des effets du réchauffement climatique sur la biodiversité arctique.