Avec le réchauffement climatique, l’Everest libère ses fantômes

La fonte des neiges sur les pentes très fréquentées du plus haut sommet du monde, due au réchauffement climatique, révèle parfois des découvertes macabres aux équipes de grimpeurs chargées de nettoyer la zone.

Les effets du réchauffement climatique sur l’Everest

Et si le sommet de l’Everest devenait un cimetière ? C’est l’interrogation du major Aditya Karki de l’armée népalaise. Le réchauffement climatique fait fondre les couches de neige et de glace sur les pentes de la plus haute montagne du monde, mettant à jour les dépouilles de centaines d’alpinistes. Afin de redonner à ce lieu sa majestuosité, une équipe d’escalade a pour mission de récupérer les dépouilles et les déchets.

Une opération de nettoyage majeure

« Les gens croient qu’ils entrent dans un territoire divin lorsqu’ils escaladent des montagnes », déclare le major Karki. Cette idée a motivé une campagne de nettoyage grand échelle.

Avec un budget de plus de 600.000 dollars, celle-ci a mobilisé 171 guides et porteurs népalais pour ramener pas moins de 11 tonnes de déchets. En effet, des tentes fluorescentes, du matériel d’escalade obsolète, des bouteilles de gaz vides et même des excréments humains peuplent les voies d’accès.

Un périple dangereux et controversé

La tâche n’est pas sans risques. Tshiring Jangbu Sherpa, qui a dirigé l’une des expéditions de récupération, rappelle la difficulté de la mission.

Plus de 300 personnes ont péri sur le sommet depuis le début des expéditions dans les années 1920. Il est nécessaire d’être extrêmement prudent lors de la récupération des corps, laquelle coûte des milliers de dollars et requiert jusqu’à huit sauveteurs pour chaque dépouille.

L’Everest, une montagne aux multiples secrets

L’Everest continue d’abriter de nombreux secrets. Le corps de George Mallory, disparu en 1924, a été retrouvé seulement en 1999. Cependant, celui de son compagnon de cordée, Andrew Irvine, n’a jamais été localisé.

Pas plus que leur appareil photo, qui pourrait prouver une ascension réussie et potentiellement réécrire l’histoire de l’alpinisme. Un rappel que malgré les efforts déployés, de nombreux défis restent à relever pour préserver l’intégrité de ce sommet emblématique.