Au fond de l’Antarctique, ces nouvelles formes de vie « enfreignent toutes les règles »
Au fond de l'Antarctique, ces nouvelles formes de vie "enfreignent toutes les règles". De nombreuses questions encore sans réponse.
Notre planète ne cesse de nous étonner, nous avons encore beaucoup à découvrir. Direction l’Antarctique, et plus précisément dans ses profondeurs, à environ 260 kilomètres sous la glace de Filchner-Ronne. D’étranges formes de vie y ont été découvertes par le British Antarctic Survey. En creusant un tunnel pour collecter des sédiments, la foreuse a heurté un rocher et la caméra fixée à cette dernière a révélé la présence de créatures accrochées à ce rocher : il s’agit d’animaux sessiles similaires à des éponges, mais qui pourraient appartenir à des espèces inconnues.
Au fond de l’Antarctique, ces nouvelles formes de vie « enfreignent toutes les règles »
Un animal sessile est un animal fixe et non mobile. La plupart du temps, ce sont des créatures qui survivent grâce à la filtration, dépendant de la nourriture qui provient d’en haut. Mais là, si loin des eaux libres et de la lumière du soleil, ces spécimens vivent dans une obscurité totale, à une température de -2 °C. D’après les scientifiques, la source de photosynthèse la plus proche est à environ 1 500 km. « Notre découverte soulève bien plus de questions qu’elle n’apporte de réponses. Comment ces organismes sont-ils arrivés là ? Que mangent-ils ? Depuis combien de temps sont-ils présents ? Quelle est la fréquence de ces rochers recouverts de vie ? S’agit-il des mêmes espèces que celles que nous trouvons à l’extérieur de la banquise ou de nouvelles espèces ? Et qu’adviendrait-il de ces communautés si la banquise venait à s’effondrer ? » Bien plus de questions que de réponses, pour l’heure, pour le Dr Huw Griffiths, biogéographe et auteur principal du British Antarctic Survey.
De nombreuses questions encore sans réponse
Pour espérer pouvoir répondre à ces interrogations, il faudra obtenir davantage d’échantillons de ces organismes, ce qui n’est pas une mince affaire tant leur emplacement est éloigné de tout. Ces organismes puisent très certainement leur énergie par d’autres moyens, mais lesquels ? Quand on sait que de telles plateformes de glace recouvrent environ un tiers des 5 millions de kilomètres carrés du plateau continental de l’Antarctique, on se dit qu’il y a encore énormément à découvrir. La vie sous la banquise est probablement bien plus répandue qu’on ne le croyait jusqu’à présent, ce qui irait dans le même sens que d’autres études récentes. En 2019, par exemple, des colonies de bactéries et d’autres formes de vie complexes avaient été découvertes dans le lac Mercer, sous la calotte glaciaire de l’Antarctique occidental. À suivre !