Les États-Unis interdisent l’importation de drones étrangers sensibles

Image d'illustration. DroneADN
Seuls les appareils et composants fabriqués aux États-Unis seront désormais autorisés à l’importation.
Tl;dr
- La FCC interdit l’importation de drones et composants étrangers jugés sensibles, les intégrant à sa « Covered List » pour protéger la sécurité nationale.
- Seuls les drones et pièces fabriqués aux États-Unis seront autorisés à l’avenir, les anciens modèles et ceux déjà approuvés étant épargnés.
- Le leader chinois DJI est indirectement visé, réagissant avec réserve et dénonçant un manque de transparence et un possible protectionnisme.
Vers un durcissement des restrictions sur les drones étrangers
Le climat sécuritaire s’intensifie autour de l’usage des drones importés aux États-Unis. La Federal Communications Commission (FCC) vient d’intégrer les systèmes aériens sans pilote ainsi que leurs composants critiques d’origine étrangère à sa fameuse « Covered List », rendant désormais leur importation sur le territoire américain illégale. Cette décision, relayée dans un avis public, s’appuie sur les analyses de plusieurs agences nationales de sécurité pour qui la présence de telles technologies étrangères représente un risque jugé inacceptable pour la sécurité nationale.
Un risque accru selon Washington
Selon la FCC, seuls les UAS (« Unmanned Aircraft Systems ») et composants produits aux États-Unis seront autorisés à l’avenir. L’agence souligne que ces appareils, à la frontière du civil et du militaire, peuvent servir aussi bien au commerce qu’à des fins paramilitaires ou d’espionnage. Les équipements visés vont des dispositifs de transmission de données aux batteries intelligentes, en passant par les systèmes de navigation et de contrôle. Le spectre de la surveillance persistante ou même d’opérations destructrices est ainsi invoqué, notamment lors d’événements sensibles comme des compétitions mondiales ou autres rassemblements majeurs.
Une application mesurée : anciens modèles épargnés
Toutefois, le président de la FCC, Brendan Carr, a tenu à rassurer le public sur le réseau social X : cette nouvelle règle ne concerne pas les modèles déjà achetés ni ceux actuellement en vente ayant reçu l’aval réglementaire. Seuls les futurs modèles seront touchés par cette interdiction. Par ailleurs, il reste possible pour le Département de la Guerre ou celui de la Sécurité intérieure d’accorder des dérogations à certains nouveaux modèles ou composants spécifiques.
DJI, cible indirecte et réaction mitigée
Si aucun fabricant n’a été cité explicitement par l’autorité américaine, difficile d’ignorer que le groupe chinois DJI, leader mondial du secteur, se retrouve dans le viseur. Contactée par la presse spécialisée, la société s’est dite « déçue par cette décision prise sans transparence sur les éléments retenus ». De plus, elle insiste : « Nos produits figurent parmi les plus sûrs du marché selon les évaluations menées depuis des années par diverses agences américaines et experts indépendants ». Pour DJI, les craintes relatives à la sécurité relèvent davantage du protectionnisme que d’une menace prouvée.
À ce stade, plusieurs questions demeurent quant à l’efficacité réelle de ces restrictions face aux enjeux croissants liés à la souveraineté technologique et à l’ouverture du marché américain.