Les drones DJI menacés aux États-Unis

Image d'illustration. DJI Air 3DJI / PR-ADN
Les propriétaires actuels de drones DJI pourront continuer à les utiliser, mais certaines fonctionnalités connectées pourraient être bloquées.
Tl;dr
- La FCC peut désormais retirer l’autorisation d’appareils déjà sur le marché si leur fabricant est jugé à risque pour la sécurité nationale.
- DJI est sous surveillance, avec des incertitudes sur la mise à jour des applications et la disponibilité de ses nouveaux drones aux États-Unis.
- Cette mesure s’inscrit dans une stratégie plus large, visant plusieurs entreprises étrangères pour protéger les infrastructures et données américaines.
Un tour de vis sur la sécurité nationale américaine
La Federal Communications Commission (FCC) vient de franchir une étape déterminante : à l’unanimité, ses membres se sont accordés le pouvoir de retirer a posteriori l’autorisation d’appareils déjà admis sur le marché américain, si les fabricants sont ultérieurement considérés comme présentant un risque pour la sécurité nationale. Derrière ce vote, intervenu début novembre, se profile une inquiétude persistante autour des équipements chinois et russes. De fait, la mesure vise surtout à empêcher l’accès de technologies suspectes aux infrastructures américaines.
La liste noire s’allonge : DJI dans le viseur
Dans ce contexte, le nom qui circule avec insistance est celui de DJI, acteur incontournable du marché mondial du drone. Bien que la société ne figure pas officiellement sur la « Covered List » de la FCC – cette liste qui recense les entreprises jugées dangereuses pour les intérêts américains –, il semblerait que son tour approche. Les produits de Huawei, bannis depuis 2019, ou encore ceux du Russe Kaspersky, écarté en 2024, illustrent la fermeté affichée par Washington.
Drones DJI : incertitudes et alternatives pour les consommateurs américains
À quoi doivent s’attendre les utilisateurs ? Pour l’heure, même si une interdiction devait être prononcée dès le 23 décembre prochain, les détenteurs actuels de drones DJI pourront continuer à s’en servir. Toutefois, l’entreprise pourrait cesser de mettre à jour ses applications aux États-Unis et certains services connectés pourraient devenir inaccessibles. Quant aux nouveaux modèles – Mavic 4 Pro, Mini 5 Pro –, ils ne figurent déjà plus sur le site officiel américain de DJI, bien qu’ils restent disponibles chez certains revendeurs tiers.
À noter cependant : plusieurs modèles antérieurs demeurent proposés à la vente, mais leur disponibilité devient incertaine face au durcissement réglementaire. Voici quelques références que l’on peut encore trouver :
- DJI Neo 3
- DJI Mini 4K
- DJI Mini 3
- DJI Flip
- DJI Avata 2
- DJI Air 3S
- Mavic 4 Pro
Sous surveillance : panorama plus large des entreprises visées
Il serait réducteur d’y voir une affaire strictement liée à DJI. D’autres sociétés chinoises – comme les fabricants de routeurs Wi-Fi TP-Link – ou même des géants tels que TikTok (via sa maison mère ByteDance) ont récemment été épinglés ou font l’objet d’enquêtes approfondies par diverses agences fédérales américaines. Cette nouvelle capacité d’exclusion rétroactive pourrait donc affecter un ensemble élargi d’acteurs technologiques internationaux.
Au fond, derrière ce durcissement réglementaire se joue un bras de fer stratégique : protéger l’innovation américaine tout en sécurisant réseaux et données face à des menaces perçues comme croissantes. Les prochains mois diront si cette vigilance accrue parviendra réellement à concilier sécurité et ouverture économique.
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