Les propositions d’Éric Ciotti et Patrick Mennucci pour lutter contre le djihadisme
Les deux députés Éric Ciotti (UMP) et Patrick Mennucci (PS) ont travaillé de concert sur un rapport qui sera présenté mardi. Il recense 10 propositions visant à améliorer la réponse publique à la menace terroriste.
En décembre de l’année passée, Éric Ciotti, député UMP des Alpes-Maritimes, mettait sur pied la commission d’enquête sur la surveillance des filières et des individus djihadistes. Le mardi 2 juin, un rapport sur les filières djihadistes sera présenté par Patrick Mennucci (député PS des Bouches-du-Rhône) sera soumis au vote de ladite commission.
Cette commission recense des propositions très concrètes visant à venir en aide à la justice et à l’administration. Le Monde, qui a eu accès au rapport, le cite : ces dispositions ont pour origine “la nécessité d’apporter une réponse autre que sécuritaire à un phénomène qui a pris profondément racine dans notre corps social”.
La radicalisation en prison en question
Dans la lutte contre la radicalisation, la prison joue un rôle-clé, même si le rapport confesse qu’il est “controversé”. Si plus de 50% des candidats au djihad n’apparaissaient pas dans les fichiers de la police, et que 15% des condamnés pour terrorisme avaient un passé pénitentiaire, “la quasi-totalité de ceux qui ont commis des actes violents au nom du djihad” étaient liés à la délinquance. Ainsi, le rapporteur Patrick Mennucci recommande de perfectionner “la grille d’évaluation du degré de radicalisation” tout en appelant à la création d’un service de renseignement pénitentiaire.
Autres propositions, les renforcements des services d’enquête et de contrôle aux frontières. Pour les premiers, il s’agira de procéder à un “doublement des effectifs de policiers enquêteurs formés à la lutte antiterroriste”. Quant aux seconds, il consisterait en un contrôle des entrées et sorties du territoire. Pour ce faire, le code Schengen pourrait être modifié en systématisant le contrôle des passeports de ressortissants de la zone qui proviennent d’un pays n’y figurant pas.
Des retours en France présentant plusieurs visages
Qui dit contrôles aux frontières dit gestion des retours sur le territoire. Or, ceux-ci revêtent plusieurs visages, quand on prend en compte des intentions et un danger potentiel difficiles à cerner. Pour les djihadistes en phase de repentance, “une réponse autre que sécuritaire” est ainsi envisagée. La commission d’enquête s’appuie sur la mise en place annoncée en avril d’un centre dont le rôle d’encadrer le retour des individus de retour en France. Un centre qui selon le rapport “va constituer le maillon qui faisait défaut au traitement de la radicalisation : la prise en charge des individus de retour du djihad et qui ne font pas l’objet de poursuites judiciaires”.