Les députés unanimes contre le gaspillage…de la grande distribution
Chaque année en France ce sont 20 kg de nourriture par personne qui sont jetés dont 7 kg de produits encore emballés. Les députés souhaitent donc stopper ce gaspillage à l'aide de différentes mesures.
Jeudi 21 mai, les députés ont adopté une série d’amendements qui visent à lutter contre le gaspillage alimentaire. De par ces amendements au projet de loi sur la transition énergétique, ils souhaitent responsabiliser les producteurs, les distributeurs, les transformateurs, les associations et les consommateurs. Les députés l’ont bien compris, il est grand temps de mettre en place des mesures efficaces pour lutter contre ce gaspillage car, selon le ministère de l’Écologie, ce sont 20 kg de denrées par an et par personne qui sont jetés en France dont 7 kg encore emballés.
La destruction de denrées alimentaires interdite
Un des points clefs abordés par les députés vise directement les distributeurs du secteur alimentaire qui ne pourront plus détruire leurs invendus. Le député PS Guillaume Garot a rendu en avril un rapport dans lequel il insistait sur l’importance “d’empêcher la destruction des produits non conformes pour date de péremption dépassée, mauvaise conservation ou manipulation.” Ce genre de pratique est courante et consiste donc à rendre impropre à la consommation des denrées alimentaires encore consommables en les aspergeant, par exemple, d’eau de javel. Comme le souligne le député PS, “Cette pratique fréquente soustrait des aliments encore consommables à un don potentiel, ou toute valorisation en alimentation animale ou dans des circuits de méthanisation“.
Donner ou transformer au lieu de jeter
Afin de lutter efficacement contre le gaspillage alimentaire, les députés invitent désormais les grands distributeurs à offrir leurs invendus à des associations par exemple, ou encore à les transformer en alimentation animal. En ce qui concerne les commerces de détail de plus de 400 mètres carrés, ils devront, quant à eux, conclure une convention avec une ou plusieurs associations caritatives d’ici juillet 2016. S’ils refusent, les commerces de détail pourraient encourir une peine de deux ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende.
Comme l’a indiqué Olivier Berthe, Président des Restos du Coeur à francetv info, “toute démarche qui encourage le don et évite le gaspillage est positive“. Cependant, il émet certaines réserves et insiste sur le fait que les règles sanitaires doivent être respectées même s’il s’agit de dons : “on distribue des repas en respectant l’équilibre nutritionnel et les règles sanitaires. On donne à des êtres humains, il faut les respecter et ne pas leur faire manger n’importe quoi“, a-t-il rappelé.
Actuellement les grandes surfaces et les entreprises agroalimentaires peuvent déjà offrir à des associations leurs invendus alimentaires mais seulement sur la base du volontariat. Dans la réalité, ils sont bien peu à faire don de leurs invendus et ce sont des quantités impressionnantes de denrées alimentaires encore consommables qui finissent à la poubelle. Il est à espérer que grâce à ces nouvelles mesures le gaspillage alimentaire diminue et que cela fasse également prendre conscience aux ménages qu’ils ont eux aussi un rôle à jouer dans cette lutte.
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