L’engouement des adultes pour les figurines : quelles motivations derrière ces achats massifs ?

Image d'illustration. Collection de figurines pop cultureADN
La passion des figurines ne séduit plus uniquement les enfants. De plus en plus d’adultes investissent dans ces objets de collection, attirés par la nostalgie, l’esthétique ou le potentiel financier qu’ils représentent.
Tl;dr
- Un tiers du marché du jouet est adulte en 2024.
- La pop culture booste la demande de figurines sophistiquées.
- Les marques adaptent leur offre pour séduire collectionneurs et enfants.
L’essor fulgurant du jouet pour adultes
En 2024, le marché du jouet pour adultes s’impose comme un segment incontournable, occupant désormais près d’un tiers du secteur. Un engouement qui ne se dément pas, alors que la courbe globale des ventes de jouets connaît une légère érosion ces dernières années. Si l’on cherche l’origine de cette dynamique, il suffit d’observer le succès massif des figurines inspirées de la pop culture.
Loin des idées reçues, il n’est ici question ni d’objets réservés à un public averti ni de gadgets anecdotiques : ces figurines incarnent l’évolution des pratiques ludiques et culturelles chez les adultes.
Des marques sous influence pop culture
L’influence de la pop culture a irrigué tout le marché. Impossible aujourd’hui d’ignorer la vague portée par des marques comme Funko Pop, dont les figurines aux têtes disproportionnées déclinent une infinité de licences, de « One Piece » à « Star Wars ». Cet engouement a entraîné dans son sillage des entreprises plus traditionnelles, telles que Schleich, qui n’a pas hésité à revisiter ses classiques en lançant une gamme de dinosaures fantastiques suite au succès cinématographique de « Jurassic World ».
De leur côté, certains acteurs historiques demeurent attachés à leur public d’origine tout en acceptant la réalité du phénomène. Ainsi, Epoch, créateur des célèbres Sylvanian Families, affirme viser avant tout les enfants accompagnés par leurs parents – sans ignorer pour autant la fidélité des ex-jeunes collectionneurs devenus adultes.
Nouveaux usages et collectionnite aiguë
Il faut dire que le profil type de l’acheteur a bien évolué. La figure du « kidulte » – contraction discutable mais révélatrice – désigne ces consommateurs adultes qui investissent dans les univers qu’ils affectionnaient déjà enfants. Selon Noam Bouyakoub, responsable chez King Jouet, la passion ne se limite pas au jeu : « C’est un produit culturel, tout simplement. On en achète pour se faire plaisir, pour se raconter une histoire… »
Pour répondre à cette demande nouvelle, les enseignes s’adaptent. À Marseille, un concept store King’Dultes accorde une place centrale aux figurines ; tandis que les rayons s’élargissent face à une diversification sans précédent des univers représentés – mangas et comics en tête.
L’équilibre subtil entre nostalgie et innovation
Face à cette frénésie collectionneuse où certaines pièces atteignent des montants impressionnants (sans que cela profite toujours directement aux fabricants), les marques rivalisent d’ingéniosité pour séduire tous les publics :
- Détails soignés et matériaux recherchés pour se distinguer.
- Nouvelles gammes pensées à la fois pour joueurs chevronnés et novices.
- Séries limitées surfant sur la rareté.
Cependant, même chez les spécialistes du secteur comme Games Workshop, on veille à ne pas négliger la jeune génération. Les jeux sont repensés pour initier ou renouveler l’intérêt des enfants, garantissant ainsi la pérennité d’un marché devenu bien plus qu’une simple affaire de nostalgie. En filigrane, c’est toute une génération qui revendique sa place dans cet imaginaire collectif où chaque figurine raconte – encore et toujours – une histoire.