L'”empoisonneuse de Chambéry” devant la cour d’assises
Accusée de treize empoisonnements de personnes âgées, Ludivine Chambet comparaît devant la cour d’assises de la Savoie.
Entre 2012 et 2013, Ludivine Chambet est accusée d’avoir administré des mélanges de médicaments à 13 pensionnaires d’une maison de retraite. Et 10 ont succombé. A 34 ans, cette aide-soignante comparaît à partir de mardi après-midi pour cette série d’empoisonnements sur personnes vulnérables.
Des personnes âgées de 76 à 96 ans
Toutes ces personnes, en assez bonne santé de façon générale, étaient pensionaires de l’Ehpad Le Césalet de Saint-Alban-Leysse, dans l’agglomération de chambérienne. Devant les enquêteurs, elle avait avancé vouloir les soulager alors qu’elle s’apercevait qu’ils n’allaient pas bien ou qu’ils montraient de l’angoisse. Les pensionnaires ne lui avaient rien demandé, mais elle estimait que leur état nécessitait l’apaisement.
De fait, anxiolytiques et neuroleptiques leur étaient administrés jusqu’au jour où la manoeuvre est repérée en recoupant les emplois du temps des aides-soignantes avec les jours pendant lesquels les empoisonnements ont eu lieu.
Une femme bouleversée par la mort de sa mère
Ludivine est la fille d’une mère fusionnelle décédée d’une leucémie en juin 2013. Aux enquêteurs, elle avait expliqué : “C’est la souffrance de maman que j’ai calquée sur ces personnes”. A cette période, des empoisonnements avaient déjà été pratiqués, mais à partir de là, elle indique à ses collègues qu’elle “ne supporte plus de voir d’autres personnes souffrir”. Et avoir des envies suicidaires. Pour autant, les experts ont écarté toute pathologie mentale, elle sera donc jugée responsable de ses actes.
En détention provisoire depuis la fin de l’année 2013, Ludivine Chambet encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict devrait être connu le 24 mai prochain.