Légère progression du chômage observée au cours du deuxième trimestre

Image d'illustration. Graphique tendance montante chômageADN
Au deuxième trimestre, le taux de chômage a enregistré une légère progression, inversant la tendance des derniers mois. Cette augmentation modérée reflète une évolution du marché du travail sur fond d’incertitudes économiques persistantes.
Tl;dr
- Légère hausse du chômage au deuxième trimestre.
- Nouvelle réforme de l’assurance chômage annoncée.
- Syndicats dénoncent un « carnage » pour les demandeurs d’emploi.
Chômage : Une hausse persistante malgré la réforme
Les derniers chiffres publiés par la Dares, le service statistique du ministère du Travail, confirment ce que redoutaient nombre d’observateurs : le nombre de chômeurs inscrits à France Travail en catégorie A – c’est-à-dire sans aucune activité – repart légèrement à la hausse au deuxième trimestre, avec une progression de 0,2 %.
Cette évolution intervient dans un climat économique tendu où l’exécutif ne cesse de marteler qu’« il faut travailler plus » pour redresser les finances publiques. Dans les coulisses, plusieurs organismes économiques prévoient même une remontée graduelle du chômage d’ici la fin de l’année.
Effets de la loi plein-emploi et chiffres en trompe-l’œil
Depuis janvier, les statistiques des inscrits à France Travail subissent les contrecoups de la nouvelle loi pour le plein-emploi, notamment par l’inscription automatique des bénéficiaires du RSA. Si on observe une baisse apparente de 5,7 % du nombre d’inscrits en catégorie A (soit environ 3,2 millions de personnes), cette diminution est trompeuse. Selon la Dares, il convient de neutraliser plusieurs effets pour obtenir une vision fidèle du marché du travail : ajout des bénéficiaires du RSA, modification des règles d’actualisation et nouveau régime de sanctions. Une fois ces corrections appliquées, la hausse ressort bien à +0,2 % sur un trimestre.
L’ensemble des catégories A, B et C (incluant ceux ayant une activité réduite) voit également leur nombre augmenter de 0,9 % au deuxième trimestre. À titre indicatif : au premier trimestre déjà, la catégorie A progressait déjà hors impact RSA et ajustements techniques.
Réforme controversée de l’assurance chômage
Alors qu’une nouvelle réforme de l’assurance chômage se prépare avec pour ambition affichée d’« favoriser le retour rapide en emploi », les syndicats montent au créneau. La « lettre de cadrage », qui fixera le périmètre des négociations entre partenaires sociaux, doit être adressée sous peu. Le Premier ministre François Bayrou souhaite accélérer sur ce dossier sensible, tout comme sur le droit du travail ou la suppression possible de jours fériés.
Parmi les axes envisagés :
- Affinement des conditions d’éligibilité,
Réduction potentielle de la durée maximale d’indemnisation,
Renforcement des règles autour des ruptures conventionnelles.
La ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet a justifié cette révision par la « dégradation » financière constatée chez l’Unédic, gestionnaire du régime.
Syndicats en colère et avenir incertain des négociations
Mais tout cela intervient alors même qu’un accord avait été scellé en novembre dernier pour quatre ans. Chez les syndicats, le ton est monté : Marylise Léon (CFDT) parle sans détour d’un « carnage total pour les demandeurs d’emploi », évoquant jusqu’à 4 milliards d’euros d’économies annuelles. Une pétition contre ce « budget Bayrou » recueille déjà plus de 275 000 signatures et une plateforme dédiée dénonce une logique punitive envers les chômeurs jugés – selon eux – trop vite responsables.
Reste à savoir si ces discussions pourront aboutir ou si, faute d’accord social, l’État imposera unilatéralement sa feuille de route.