Le témoignage accablant de déserteurs de l’Etat Islamique
Si l'Etat Islamique recrute toujours autant de djihadistes, nombreux sont ceux aussi qui, déçus, désertent les rangs de l'organisation terroriste. Les raisons de ces désertions.
Les témoignages de 58 djihadistes qui ont déserté les rangs de l’Etat Islamique ont été collectés dans un rapport britannique du Centre International d’Etude de la Radicalisation. Ces anciens djihadistes racontent comment ils sont tombés de haut en découvrant les pratiques du groupe sur le terrain, bien loin de la propagande trouvée sur les réseaux.
Condamnés à réaliser des actes atroces
De nombreux témoignages d’anciens djihadistes parlent d’atrocités mais aussi de l’extrême brutalité des cadres de l’organisation Etat Islamique. Sont ainsi décris comme monnaie courante les exécutions sommaires de civils innocents mais aussi de membres de l’organisation sous le prétexte de traitrise, par des chefs devenus paranoïaques.
Alors que de nombreux djihadistes ont grossi les rangs de l’organisation pour défendre les musulmans sunnites, ils ont rapidement compris qu’ils allaient surtout tuer d’autres musulmans. Les guerres que se livrent les groupes armés entre eux seraient même des priorités pour les leaders et non pas la lutte contre Bachar al-Assad.
Des conditions de vie particulièrement difficiles et sommaires
Loin de la richesse matérielle promise par la propagande de l’Etat Islamique, les conditions de vie sur le terrain sont très précaires. L’absence de biens de base et d’électricité rendant la vie sur place particulièrement misérable, ennuyeuse et difficile. La corruption et le manque d’égalité qui règnent parmi les chefs sont aussi difficilement compréhensibles pour ces recrues. Pensant être accueillis comme des héros venus lutter contre l’ennemi, les étrangers qui ont grossi les rangs du groupe terroriste sont souvent victimes de racisme et utilisés en première ligne ou alors pour des tâches ingrates.
Même s’il est très périlleux de déserter les rangs de l’organisation terroriste, de nombreux djihadistes préfèrent prendre le risque plutôt que de vivre aussi loin des aspirations qui étaient les leurs lorsqu’ils ont été recrutés.