Le présumé voleur d’une œuvre de Banksy justifie : « Les graffitis n’ont aucune valeur »
Le prévenu, jugé pour le vol du graffiti "Rat au cutter" à Paris en 2019, s'est défendu en affirmant que ce type d'art n'a pas de valeur et qu'il agissait sur instruction de Banksy. Mais alors, Banksy aurait-il vraiment commandité ce vol ?
Tl;dr
- Questionnement sur la valeur des graffitis examiné par un tribunal Parisien.
- Un homme jugé pour le vol d’une oeuvre de Banksy en 2019.
- L’accusé prétend avoir agi à la demande de Banksy pour « dénoncer le système capitaliste ».
- La décision du tribunal correctionnel attendue le 19 juin.
L’affaire Banksy devant le tribunal correctionnel
Dans une affaire qui remet en cause la valeur artistique et marchande du graffiti, Tribunaux de Paris s’est penchée sur le vol d’une œuvre de Banksy, un célèbre artiste de rue britannique.
L’homme de 38 ans, accusé de vol de cette oeuvre en 2019, clame ne pas avoir volé un bien culturel mais simplement participé à la dégradation d’une plaque métallique. « Les graffitis dans la rue n’ont aucune valeur », soutient-il.
Le prévenu et Banksy: une relation contestée
Le prévenu argumente non seulement sur la question de valeur mais aussi sur l’intention presumée de l’artiste. Selon lui, le célèbre « street artist » aurait demandé de supprimer cette œuvre pour éviter qu’elle ne soit spoliée et pour dénoncer le système capitaliste qui dicte la valeur de l’art. Cependant, il n’a aucune preuve pour soutenir ses prétentions.
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— Centre Pompidou (@CentrePompidou) September 3, 2019
Répercussions et conséquences
Le représentant du parquet, Pierre-Alain Abadia, ne croit pas en la thèse du vol commandité par l’artiste qui, d’ailleurs, le nie publiquement. Il souligne que l’œuvre est clairement culturelle et sa disparition a provoqué une réaction publique importante. 18 mois de prison, dont 10 avec sursis, et une amende de 50.000 euros ont été requis contre lui.
Du côté du centre Georges-Pompidou, proche duquel était située l’oeuvre, il estime désormais détenir la « propriété matérielle » du graffiti. Ils réclament ainsi « au moins » 500.000 euros de dédommagement.
Valeur marchande vs Valeur « sauvage » de l’art
Le débat s’anime également autour de la nature du graffiti. Fait-il partie d’un bien culturel ou d’un art « sauvage » réalisé sans autorisation? C’est sur cet argument que se base l’avocat de l’accusé.
Selon, lui la valeur d’une telle œuvre n’existe que lorsqu’elle n’appartient à personne sur l’espace public. La décision finale du tribunal correctionnel est prévue pour le 19 juin.