Et si le Nobel de la paix n’était pas être attribué en 2023 ?
De nombreuses raisons invitent les experts à estimer que le comité Nobel fera l'impasse en 2023.
Normalement, c’est à la fin de la semaine, le 6 octobre, que le Nobel de la paix doit être annoncé. Pourquoi normalement ?
Car le contexte international n’y incite pas réellement, entre inaction face au dérèglement climatique, guerre en Ukraine qui s’éternise et une crise migratoire sans cesse plus préoccupante.
Pas d’année sans Nobel de la paix depuis 50 ans
La situation ne serait pas inédite. En toute logique, les années 1914 à 1918, puis 1939-1943 n’ont pas été propices à cette récompense.
Mais les guerres ne font pas tout, et certaines années offrent un contexte d’absence de « candidat vivant approprié ». Ce fut le cas à 19 reprises, dont les années de guerre mondiales. Mais depuis 1972, dans le contexte de guerre du Vietnam, toutes les années ont permis de dégager un Nobel de la paix.
« Marquer la gravité de la situation »
À l’AFP, Peter Wallensteen, professeur principal de recherche sur la paix et les conflits à l’Université d’Uppsala, penche en la faveur d’une non-remise de prix :
À bien des égards, ce serait adéquat que le comité n’attribue pas le prix cette année (…) Une bonne manière de marquer la gravité de la situation mondiale.
Toutefois, le comité norvégien ne l’entend pas aussi facilement, car cela serait considéré comme un aveu d’échec. Comme l’explique son secrétaire Olav Njølstad :
Je ne dirais pas que c’est impossible (mais) le monde a vraiment besoin de quelque chose susceptible de le mettre sur les bons rails. Je pense donc vraiment nécessaire que le prix Nobel de la paix soit attribué, même cette année.
Mais à qui l’attribuer ?
Seulement, 351 candidatures ont bien été reçues par le Comité Nobel, 259 individus et 92 organisations. Pour Henrik Urdal, directeur de l’Institut de recherche sur la paix d’Oslo, le prix ne pourrait être lié à la guerre en Ukraine.
Alors, à qui ? Aux femmes iraniennes, que représenteraient Narges Mohammadi et Masih Alinejad, deux journalistes et militantes ? Ou plutôt aux militants engagés dans la dénonciation de l’inaction face au bouleversement climatique ? En tout cas selon le spécialiste, à rien ou personne lié à la guerre en Ukraine. Réponse vendredi.