Le ministre des Transports souhaite mettre fin aux taxes imposées à l’aviation

Image d'illustration. Famille en attente à l'AéroportADN
Le ministre des Transports annonce son intention de mettre fin à la taxation qui pèse actuellement sur le secteur aérien, un choix susceptible d’avoir des répercussions économiques et environnementales, alors que ce dossier suscite de vifs débats.
Tl;dr
- Le ministre refuse d’alourdir la taxe sur l’aérien.
- La France risque de perdre face à ses voisins touristiques.
- Moins taxer pourrait renforcer la compétitivité et les recettes.
Peur du décrochage face à l’Europe du Sud
Le secteur aérien français se trouve à un carrefour. Tandis que des pays comme l’Espagne, le Portugal ou l’Italie affichent une croissance de leur trafic aérien avoisinant les 6 à 7 %, la France, elle, observe une stagnation. En toile de fond, une inquiétude : celle d’un « risque de décrochage », pour reprendre les mots du ministre chargé des Transports, Philippe Tabarot. Sur France Info, il a estimé que la récente hausse de la taxe sur les billets d’avion avait pu nuire à l’attractivité hexagonale.
L’équation budgétaire sous tension
La question fiscale pèse lourdement alors que le gouvernement cherche à boucler un budget 2026 où il manque quelque 40 milliards d’euros. Pour l’année prochaine, l’alourdissement de la taxe de solidarité doit rapporter quelque 800 millions d’euros supplémentaires. Pourtant, Philippe Tabarot met en garde : multiplier les prélèvements pourrait s’avérer « contre-productif », freinant l’activité économique plus qu’elle ne soutiendrait les finances publiques. À ses yeux, instaurer « une pause » dans la taxation du secteur aérien s’impose désormais comme une mesure de vigilance.
Soutenir la compétitivité plutôt que pénaliser le rayonnement mondial
L’enjeu ne se limite pas à un simple arbitrage budgétaire. La défense de la compétitivité tricolore dans le transport aérien semble aussi guider les prises de position au sommet de l’État. Au dernier salon du Bourget, le président Emmanuel Macron exprimait son souhait « ardemment » que l’exécutif et le Parlement restaurent « compétitivité et lisibilité au secteur ». Cet appel fait écho aux arguments des professionnels du secteur : moins taxer pourrait in fine générer davantage de recettes fiscales grâce à une hausse du trafic.
Voici ce qu’en pense notamment le PDG du Groupe ADP, Philippe Pascal, qui défend cette logique devant les arbitrages budgétaires imminents. Selon lui :
- Diminuer la pression fiscale attire plus de voyageurs.
- L’activité accrue engendre plus de recettes pour l’État.
- Il vaut mieux soutenir des secteurs qui rayonnent mondialement.
L’industrie aéronautique, symbole et enjeu national
Dans ce débat où chaque centime compte, impossible d’ignorer le poids stratégique du secteur. Le ministre rappelle régulièrement que certains pans industriels – citant en filigrane des géants comme Airbus – contribuent au prestige international du pays. Selon ses propos personnels tenus en mars dernier sur France Info : « On ne doit pas taxer certains secteurs qui rayonnent au niveau mondial. » Une manière subtile mais ferme d’inciter à préserver ces fleurons tout en affrontant la dure réalité des comptes publics.