Le Mans : agressé avec un collègue, un CRS ne réplique pas de crainte d’être mis en cause
Dans la nuit du 11 au 12 juin derniers au Mans, deux CRS en civil ont été agressés dans un bar. Alors que l'un d'eux était blessé, son collègue a choisi de ne pas répliquer, de crainte ainsi de jeter de huile sur le feu sur la question des violences policières.
Les faits, rapportés par Le Parisien, se sont déroulés dans la nuit du jeudi 11 au vendredi 12 juin derniers au Mans (Sarthe). Deux CRS en civil avaient décidé d’aller boire une bière dans un bar du centre-ville après avoir fêté le départ d’un collègue. Alors que l’établissement s’apprêtait à fermer, les deux hommes ont remarqué une altercation entre clients à l’extérieur. L’un des CRS explique que son collègue a alors voulu “prêter main-forte aux personnes qui se faisaient déranger”. Et d’ajouter : “Je l’ai rejoint à l’extérieur pour ne pas le laisser seul. Ensuite, c’est parti en vrille. Cédric a fait étalage de notre qualité. Il a dit : ‘Nous sommes de la police, calmez-vous’. Cela n’a rien changé. Cela a même eu l’effet inverse”.
Agressé avec son collègue, un CRS refuse de riposter face à une femme, “noire qui plus est”
Les policiers ont eu affaire à deux femmes “en furie”, dont une mineure, et à un homme “plus tranquille”. C’est au moment où les fonctionnaires sont rentrés dans le bar que l’un d’eux a été attaqué par l’homme. “Il était au sol, en position fœtus et il recevait une pluie de coups”, raconte son collègue. La victime s’est relevée pour constater que l’une de ses jambes n’arrivait plus à le tenir. Son collègue a quant à lui été frappé au visage par une femme. Dans son procès-verbal, il indique n’avoir délibérément pas riposté : “Je n’ai pas souhaité la frapper car c’était une femme, noire qui plus est. Avec le contexte particulier du moment, je ne voulais surtout pas que l’on parle de violences policières”.
Trois personnes en garde à vue
Un témoin contacté par téléphone a validé la version des CRS. Le plus touché, en état de choc et souffrant d’une double fracture tibia-péroné, s’est vu prescrire une incapacité temporaire de travail (ITT) de 45 jours. La procureure de la République du Mans a souligné qu’en l’absence de riposte de la part des policiers, “les mis en cause ne présentent, de fait, aucune trace”. Trois personnes ont néanmoins été placées en garde à vue et mises en examen. Deux de ces suspects ont été placés en détention provisoire et le troisième, sous contrôle judiciaire. A été ouverte une information judiciaire pour “violences ayant entraîné une ITT supérieure à huit jours en réunion et en état d’ivresse manifeste sur personne dépositaire de l’autorité publique”. Frédéric Lagache, délégué général du syndicat de policiers Alliance, soutient que “certains collègues préfèrent désormais s’abstenir de répondre à la violence, de peur de se retrouver dans la galère”.
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