Le gouvernement renonce au Nodu, l’indicateur de pesticides contesté
Gabriel Attal a révélé que la France délaissera le Nodu, son outil actuel de mesure de la diminution de l'usage des pesticides, au profit d'un indicateur européen. Quels impacts cette décision pourrait-elle avoir sur l'agriculture française ?
Tl;dr
- Le Nodu, indicateur français des pesticides, sera abandonné.
- Il sera remplacé par l’indicateur européen HRI1.
- Le Nodu est critiqué pour ne pas refléter les efforts réels.
- Ce changement est également contesté par plusieurs ONG.
Un nouvel indicateur pour les pesticides
Le premier ministre, Gabriel Attal, a annoncé lors d’une conférence de presse l’abandon du Nodu, l’indicateur utilisé pour mesurer la réduction des pesticides en France.
Cet indicateur sera remplacé par « l’indicateur européen » HRI1, en accord avec la volonté d’éviter une surtransposition.
Fonctionnement du Nodu
Le Nodu est un outil qui évalue « notre dépendance aux pesticides » en prenant en compte les quantités de substances actives vendues et leurs doses de référence. Mais pour certains agriculteurs et le gouvernement, le Nodu a ses limites.
Ils argumentent que cet indicateur ne reflète pas les efforts importants de réduction des pesticides les plus dangereux et peut être faussé par l’augmentation du volume de produits moins nocifs.
1/ "Le #NoDU n'est aujourd’hui utilisé qu'en 🇫🇷mais il suffirait de simplifier son calcul, tel que nous le proposons, pour le rendre utilisable à l’échelle 🇪🇺" dixit le Comité SCIENTIFIQUE d'#Ecophyto.https://t.co/XLOQwXcEUv @FR_Conversation @Veillerette 👋 @GabrielAttal ⤵️
— Générations Futures (@genefutures) February 22, 2024
Polémique autour du changement d’indicateur
Cette décision a été critiquée par plusieurs ONG et la Confédération paysanne, qui considèrent que le gouvernement tente de « changer de thermomètre » pour masquer les échecs passés en matière de réduction de l’usage des pesticides.
Pour ces organisations, le Nodu était un indicateur pertinent qui permettait d’évaluer de manière cohérente la trajectoire de réduction des pesticides : « il permet de prendre en compte à la fois la quantité de substances actives et la dose à laquelle elles sont efficaces, ce qui revient à définir leur degré de toxicité », a indiqué Corentin Barbu, chercheur contacté par l’AFP.
La Fondation pour la Nature et l’Homme voit dans ce changement une absence de sens, compte tenu des 15 ans de travaux sur la réduction des pesticides.
L’indicateur européen HRI1
L’indicateur européen HRI1 propose une autre approche : il multiplie les volumes de substances actives vendues par des coefficients reflétant la dangerosité des divers pesticides. Si cette méthode est appréciée par l’industrie des pesticides pour sa prise en compte de la dangerosité, elle est jugée « totalement trompeuse » par Générations Futures.