Le dissolution du mouvement catholique intégriste Civitas est actée
Olivier Véran a dénoncé entre autres les appels de l'organisation à "entrer en guerre contre la République".
Au mois d’août dernier, Gérald Darmanin avait demandé d’“instruire” la dissolution de Civitas. Ce jour, à l’issue du Conseil des ministres, Olivier Véran a annoncé que le gouvernement avait acté cette dissolution du mouvement catholique intégriste.
“Des thèses clairement antisémites et islamophobes”
Le Ministre délégué chargé du Renouveau démocratique et porte-parole du Gouvernement a énuméré ce qui était reproché à Civitas :
Civitas considère les droits humains comme des outils de destruction de la civilisation chrétienne, Civitas a organisé des rassemblements en hommage à des personnalités emblématiques de la collaboration, Civitas assure la promotion d’une hiérarchie entre les citoyens français avec des thèses clairement antisémites et islamophobes.
Elle est aussi accusée d’appeler à “entrer en guerre contre la République”, y compris en recourant “à la force”.
Un “institut” fondé en 1999
L'”Institut Civitas”, à l’idéologie proche de l’extrême droite qui peut confiner avec le complotisme, a été fondé en 1999. Il est alors proche de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X (fondée par l’évêque français Marcel Lefebvre).
C’est à l’occasion de son université d’été que son président, Alain Escada, avait demandé à “rétablir les lois de catholicité”. Et souhaiter retrouver “la situation d’avant 1789”, quand les juifs ne pouvaient accéder à la nationalité française.
L’appel à rejoindre Saint-Brévin
Reconnu il y a quelques années comme éligible au financement des partis politiques, Civitas avait soutenu la candidature d’Éric Zemmour à la dernière élection présidentielle.
En février 2023, Alain Escada avait appelé ses sympathisants à se réunir à Saint-Brévin (Loire-Atlantique) afin de manifester contre le projet de centre d’accueil de demandeurs d’asile. Quelques semaines plus tard, le maire de la commune avait vu sa maison incendiée alors qu’il s’y trouvait en compagnie de son épouse, dans son sommeil. Il avait ensuite dénoncé des “intimidations” de l’extrême-droite.