Le chant de ce noble animal est aussi puissant que le bruit d’un réacteur d’avion
Le chant de ce noble animal est aussi puissant que le bruit d'un réacteur d’avion. Ses sons sont aujourd'hui grandement perturbés.
La baleine bleue, ou rorqual bleu, est un cétacé. C’est un noble et gigantesque animal qui mesure en moyenne 27 mètres de long, pour 150 tonnes. De fait, ses organes sont, eux aussi, surdimensionnés. Son cœur pèse 180 kg, ses reins une tonne, son foie 700 kg. C’est l’animal le plus gros de tous les temps. Comme nombre d’animaux marins, la baleine bleue chante. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle chante fort, entre 155 et 188 décibels, soit le bruit d’un réacteur d’avion. Ce qui permet à ses vocalises d’être perçues à des centaines de kilomètres.
Le chant de ce noble animal est aussi puissant que le bruit d’un réacteur d’avion
D’après les recherches des scientifiques Cummings et Thompson, la plupart des baleines bleues, mais aussi des baleines à bosse, utiliseraient une fréquence de base entre 10 et 4 hertz, pour des chants qui dureraient entre dix et trente secondes, voire jusqu’à deux minutes si ces chants sont répétés, ce qui a notamment été observé sur des baleines du Sri Lanka.
Si l’analyse purement technique des chants des baleines est assez facile techniquement avec les moyens actuels, parvenir à comprendre leur signification est une tout autre histoire. Les biologistes s’accordent cependant à leur conférer certaines fonctions importantes : maintien d’une distance entre les individus, identification, transmission d’informations, appels entre mâles et femelles, localisation de ressources, défense territoriale, etc. Outre leurs chants sophistiqués, les baleines émettent aussi des clics et sifflements. Les cachalots et les orques s’en servent pour localiser leurs proies, c’est le principe de l’écholocalisation.
Ses sons sont aujourd’hui grandement perturbés
Tous ces sons sont extrêmement importants pour ces animaux marins et malheureusement, dans les zones de trafic maritime, la pollution sonores est très importante, ce qui perturbe grandement les communications entre les individus. Et cela menace leur survie. Le bruit du moteur des bateaux, par exemple, utilise souvent des fréquences similaires et vient donc interférer avec leurs signaux de communication. Autre conséquence constatée de cette pollution sonore, une modification du comportement naturel des baleines. En fuyant les zones de trafic intense, elles modifient leurs déplacements migratoires, et donc leur accès à la nourriture et aux zones de reproduction. Ajoutez à cela les collisions avec les bateaux et le stress chronique de tous ces sons parasites et l’on comprend pourquoi l’avenir de tous ces majestueux cétacés est fortement menacé.