Islande : retour de la chasse à la baleine après deux mois d’interruption

Photo d'illustration. Une baleine à bosse. Free-Photos / Pixabay.com
Cette reprise s'accompagne de conditions strictes, mais la mesure est très mal accueillie par les groupes de défense des animaux.
Ce jour, le gouvernement islandais a autorisé la reprise de la chasse à la baleine. Au nom du bien-être animal, elle avait été suspendue seulement au mois de juin dernier.
Une suspension qui intervenait après la publication d’un rapport demandé par le gouvernement, et qui concluait que cette pratique n’était pas conforme à la loi islandaise sur le bien-être animal.
Une annonce décriée
Les groupes de défense des animaux se sont montrées déçus, car ils espéraient que la suspension débouche sur une interdiction définitive. Ruud Tombrock, directeur exécutif de la Humane Society International (HSI), a ainsi estimé que la ministre de l’Agriculture, Svandis Svavarsdottir, a “de façon inexplicable décidé d’ignorer les conclusions scientifiques univoques qu’elle avait elle-même sollicitées montrant que la chasse commerciale à la baleine est cruelle et brutale”.
Pour sa part, le ministère juge qu’il existe “une base pour changer les méthodes de chasse aboutissant à de moindres irrégularités et par conséquent à une amélioration du point de vue du bien-être animal”.
“Des exigences plus fortes”
Les autorités ont précisé que le seul titulaire d’une licence de pêche en Islande “devra suivre la réglementation mise en place aujourd’hui par le ministère”. La réglementation “prévoit des exigences plus fortes et détaillées en termes d’équipement et de méthode de chasse, et une surveillance renforcée”.
Et la licence de pêche de la dernière société de chasse active dans le pays, Hvalur, prend fin cette année. Cette dernière a annoncé que cette saison serait sa dernière à cause de la baisse de rentabilité de la pêche.
L’opinion islandaise majoritairement opposée
Du côté de l’ONG HSI, la nouvelle réglementation ne permet de protéger l’animal : “La protection des baleines est une nécessité critique. Cette décision est une opportunité manquée unique de mettre fin à ce massacre en mer”.
L’opposition à cette pratique est désormais une majoritaire au sein de la population : 51 % des Islandais y sont opposés, révèle une enquête réalisée par l’institut Maskina, et dont les résultats ont été rendus publics début juin. En 2019, ce taux se situait à 42%