Le cerveau “réécrit” les discours ennuyeux

Photo d'illustration. Le cerveau humain. Pixabay
Une étude a révélé que le cerveau transformait les discours jugés ennuyeux pour les rendre plus dynamiques.
Le cerveau est ainsi fait qu’il ne conserve pas toutes les informations dans leur format brut. Il lui arrive ainsi de les modifier pour un stockage plus pertinent. Il y a plus de dix ans, une étude avait ainsi révélé que le cerveau réécrivait, en quelque sorte, les discours qu’il estimait ennuyeux.
Une étude sur les discours ennuyeux et leur réception par le cerveau
Les recherches avaient été conduites par des chercheurs de l’Institut de neuroscience et de psychologie de l’université de Glasgow (Écosse). Le cerveau de 18 personnes avait été analysé via une imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) lors de l’écoute de courtes séquences audio. Les messages entendus étaient des citations directes ou indirectes.
Une “voix intérieure” rendrait la monotonie plus dynamique
Comme rapporté par le Telegraph, les discours étaient soit prononcés de manière vivante, soit de façon monotone. Parmi eux, cette citation directe : “Ce film était horrible, je ne me suis jamais autant ennuyée de ma vie”. Il était apparu que l’activité dans les zones du cortex auditif du cerveau, partie gérant la parole humaine, augmentait en écoutant des discours directs et monotones. Les scientifiques y voyaient ici la probable preuve de l’existence d’une “voix intérieure” modifiant une parole jugée trop ennuyeuse.
Un organe “très pointilleux” sur sa perception de la parole
Dans son commentaire des résultats, le docteur Bo Yao, principal signataire de l’étude, avait souligné une attente particulière du cerveau dans la réception de certaines paroles : “On peut penser que le cerveau n’a pas besoin de produire son propre discours lorsqu’il écoute une parole déjà formée. Mais il semblerait que le cerveau soit très pointilleux sur le discours qu’il entend. Lorsque le cerveau entend des citations directes prononcées de manière monotone et qu’il s’attend à ce qu’elles soient plus vivantes, il se contente de ‘parler par-dessus’ le discours qu’il entend en produisant ses propres paroles plus vivantes. Ce faisant, le cerveau tente d’optimiser le traitement de la parole entrante, garantissant ainsi des réponses plus rapides et plus précises.”